René Guénon, dont toute l’œuvre est une réhabilitation de la métaphysique voit en lui le pur représentant de celle-ci. L’abbé Monchanin est marqué par lui, le moine bénédictin Dom Henri Le Saux partant pour les Indes écrit que sa rencontre avec lui « ne pourrait être qu’un événement dans ma vie ». Le père Thomas Merton, comme Karlfried Graf Dürckheim, se réfère souvent à lui. Beaucoup de religieux invoquent sa Présence, des chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes ne se comptent plus qui ont retrouvé le message en le voyant, certains même en le lisant ou en contemplant sa photographie — dont la plus célèbre, prise par Mani en 1938 — reste de nos jours saisissante pour tant et tant de personnes. Sa place est immédiatement réservée pour figurer parmi les premiers ouvrages de la nouvelle collection des Éditions du Cerf consacrée aux « témoins spirituels d’aujourd’hui ». Des communautés portant son nom se créent sur tous les continents. Aux Indes, afin d’inaugurer l’année marquant le centième anniversaire de sa naissance, le premier ministre Sri Morarji Desai, le 13 janvier 1979, lui rend un hommage public en rappelant qu’il transformait ceux qui avaient le privilège de l’approcher. Son tombeau est devenu un haut lieu de pèlerinage. Il est le « grand » Ramana Maharshi, il est « le » Sage, il est l’ultime Lumière qui brille dans la nuit glacée du monde moderne.
Un jeune hindou, d’une très modeste famille, vivant à l’extrême sud de son immense pays. Fin du dix-neuvième siècle. Naissance en 1879. Aucune formation particulière autre que celle dispensée par les professeurs de l’école locale. Dix-sept ans. Une expérience fulgurante suscitée par la crainte de la mort. Un appel intérieur : se rendre sur le mont sacré d’Arunachala. Un quart de siècle de silence dans les grottes naturelles de cette montagne. Puis, une durée un peu plus prolongée au milieu de quelques modestes maisons situées à ses pieds. Mort physique juste au milieu du vingtième siècle. Quelques très rares récits. Aucune connaissance des langues étrangères, à part quelques rudiments d’anglais. Aucune étude particulière sur les grandes Traditions orientales. Encore moins, si je puis ainsi écrire, sur les religions lointaines, comme le christianisme. Jamais une initiative « publicitaire » afin de se faire connaître. D’ailleurs, connaître Qui? et pourquoi? Existence vide du moindre événement extérieur, retirée de la société dans une région retirée du monde, sans la moindre « activité », la plus petite « création » de quoi que ce soit.
La formule par excellence du dhikr est la shahâda : « Lâ ilâha illa Llâh », mais il ne faut jamais oublier que la Voie initiatique est très précise et que chaque tariqah pratique le dhikr selon sa sensibilité propre. Par-dessus tout, la présence d’abord, l’autorisation, ensuite et la supervision, enfin, du Cheikh sont indispensables. Aucun musulman, et a fortiori aucun non-musulman, non rattaché selon les critères traditionnels, ne peut « choisir » « sa » formule par décision individuelle non contrôlée. S’il en est ainsi, la transformation suscitée par cette répétition ne peut s’effectuer dans sa totalité, dont seule est porteuse la transmission de la barakah. « La transmission du dhikr est comparée, chez Najm Râzi, à la façon dont on assure la fécondation de toutes les fleurs femelles du palmier en secouant au-dessus d’elles le pollen des fleurs mâles coupées sur un autre pied, faute de quoi les fleurs femelles restent stériles et ne portent pas de fruits »
Le mythe de la croissance, au nom duquel les économistes cherchent à mobiliser l'opinion, ne résiste pas à une analyse objective de la situation actuelle du monde des affaires. Il est, en fait, aussi incertain, aussi mouvant que la notion de personne est réelle malgré sa complexité. Or c'est du contraire que tous ceux qui détiennent un pouvoir politique et professionnel s'efforcent denous persuader : des lois économiques concrètes et « scientifiques » au service d'un homme mouvant et incertain, de l'homme, cet inconnu.
Je rentre chez moi
Je rentre en moi
Pourquoi donc étais-je sorti?
Symbole du lien entre la terre et le ciel, entre les hommes et les dieux, cette fleur revêtue d’un voile aux couleurs de l’arc-en-ciel, représente le travail effectué sur soi-même pour retrouver dans l’existence journalière ce qui fait que toute personne est une image de Dieu. La Voie, n’est-ce-pas d’abord de vivre au mieux notre quotidien ?