et la terre coule
c’est du sang
tant les paroles
sont mêlées
en elle
depuis
qu’on les passe
pour la vivante
la riante
qui est là toujours en nous
chaque main
je nous regarde
chaque passant
que je marche
puisque le temps
qui nous passe
c’est
le sommeil
veille
pour nous
et les cris font du silence
puisqu’un cri
étouffe un cri
et les paroles
maintenant
sont du sang qui sort des bouches
et quand on veut
parler jour
c’est de la nuit
qui nous parle
et quand on croit qu’on boit mange
c’est de la terre
qu’on recrache
celle qui coule
tout ce sang
j’ai toutes les vies dans ta vie
je te tiens par toute la terre
je suis la nuit
pour te dormir
je suis le jour
pour te voir
et nous tournons
autour du monde
le sommeil dans la main
mais les yeux veillent
tous les yeux
sont du voyage
c’est à ne plus pouvoir
dormir
tant il fait clair
cette nuit
de sommeil en sommeil on
marche couché debout c’est
les jours les heures qui nous pensent
pendant que nous volons de
branche en branche
oui nous faisons
de drôles d’oiseaux il y en a
même qui voulaient s’envoler
par les toits pendant que les
tueurs font un feu de Dieu
à chaque jour suffit sa haine
moi la vie
je marche
de soleil en soleil
de chevelure en nuage
un arbre d’odeurs
dans les bras
j’entends toutes les fleurs
je suis dans tout ce qu’on dit dans
tout ce qui n’est pas dit
je déborde des paroles
même quand elles ne veulent rien dire
on ne me vend pas d’histoires
au nom de
et au nom de
ces histoires vivent la mort
tous mes mots
sont pour la vie