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Citation de araucaria


Ferdinand Pastre s'éveilla au petit jour et sentit, avec une précision intense, qu'il avait envie de se gratter le nez. Les volets clos maintenaient dans la chambre une obscurité puissante et casanière. Une horloge vivait à petits battements ennuyés dans le couloir. Un robinet mal vissé pleurnichait dans la salle de bains voisine. Ferdinand Pastre renifla voluptueusement l'air chaud et viril de la pièce et porta un doigt paresseux à la narine qui lui démangeait. Mais le doigt, mal dirigé sans doute, ne rencontra que le vide. Ferdinand Pastre grogna un juron limoneux et approcha de nouveau sa main engourdie de son visage. Et, de nouveau, la main se referma sur une absence épouvantable d'appendice nasal. La peau, les cartilages, l'ossature de cette excroissance plastique, dont il tirait une juste vanité, avaient fondu comme une vapeur matinale au souffle de la brise. Le nez de Ferdinand Pastre n'existait plus. A la place de son nez, il y avait ce trou, cette plaie indolore, cette petite vrille d'air libre et de transparence où son bras plongeait et remuait jusqu'au coude.
(Le guéridon)
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