Comment des gens sensés pouvaient-ils se passionner à ce point pour l’actualité politique ? Sur quoi fondaient-ils leurs convictions, puisqu’ils ne possédaient jamais toutes les données du problème qui les enflammait ? Chacun avait raison et chacun avait tort. Et, au lieu de calmer cette dispute, les gazettes l’envenimaient avec leurs gros titres. Les Français marchaient en zigzag, éclaboussés d’encre d’imprimerie. Sur toute la surface de la terre, des hommes condamnaient d’autres hommes, au nom d’un principe, d’une foi ou simplement d’un calcul. À chaque pas, on se blessait à quelque chose de dur. L’univers était plein de pierres.