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Citation de Oliv


Le peuple de Beauvais combattait vaillamment. Il avait placé sa confiance dans l'équité de sa cause et dans les vertus des reliques qui se trouvaient en la bonne ville. Elles provenaient de saints de grand mérite, tels que saint Lucien et ses compagnons, saint Germer, saint Just et saint Evrost. Les femmes, voyant les bouches à feu des Bourguignons cracher leurs boulets et se dresser les premières échelles, se mirent à entonner les cantiques qui louaient ces bienheureux. Elles pensaient pieusement qu'ils ne pouvaient manquer de leur venir en aide et, pour leur faciliter la besogne, elles se mirent à prendre à pleines mains les pierres, à rouler les futailles, les cuves remplies de chaux vive et à en accabler les assaillants. Elles jetèrent aussi les vases, pots de grès, caisses de fer ou de bois où les géraniums peignaient de rouge les feuilles vertes, d'où les lys s'élançaient comme des prières, et où les œillets, les roses et les héliotropes mêlaient leur parfum suave à l'odeur de la poudre et de la résine qui bouillait. Opiniâtres, les Bourguignons, comme des insectes patients sous le corselet de fer, grimpaient le long des échelles, dans la lumière, au bruit des cantiques qui volaient de la bouche des femmes, non moins que les pierres et autres projectiles de leurs mains ; si bien que la mort arrivait aux combattants toute souriante, parée de religieuse ferveur, de fleurs et de soleil.
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