J'aime mieux parler ici des œuvres qui paraissent, que les événements qui se produisent. mais, parfois, un simple fait divers en dit plus longe sur un problème social que l'étude la plus consciencieuse d'un écrivain.
Quand on met en vente, comme pour Alexandre Cabanel, cet ensemble varié de toiles et de crayons, ce n'est pas seulement le talent du peintre qu'affirme une fois de plus cette réunion d'oeuvres si dignes d'admiration. Elle nous donne le secret de ce talent ; elle nous révèle la conscience artistique du maître.
Le journalisme a dû à cet état des esprits de devenir la grande force qu'il est dans la société contemporaine. Son cadre s'est élargi, en même temps que son action devenait plus universelle. Il enseigne, discute et propose. Il sert des intérêts, ce qui le (ait vivre; il remue des idées, ce qui le fait grand. Peu de penseurs et d'écrivains lui sont restés étrangers, cl beaucoup n'ont pas eu d'autre moyen de propagande pour leurs idées.
Plus que les autres hommes les artistes, peintres ou sculpteurs, restent enfermés chez eux, et le souvenir les évoque volontiers dans leur atelier, au travail. Mais le pieux pèlerinage à la demeure du peintre disparu n'est pas seulement un hommage que lui rendent ceux qui l'ont le plus particulièrement connu, apprécié et aimé : il est une nécessité pour qui veut porter un jugement équitable sur son oeuvre, en retrouver et en faire l'histoire, en pénétrer l'esprit et en retrouver l'inspiration.