— Il y a des gens, vous savez, qui vont et viennent après leur mort.
Il se tourna enfin vers moi et me regarda d'un air plus sinistre que jamais.
— Vous ne croyez pas ça, dit-il simplement.
— Pourquoi ne le croirais-je pas ?
— Parce que vous êtes jeune et bête.
Son ton n'était pas acerbe, il était même plutôt bienveillant. C'était le ton d'un vieil homme fléchissant sous une expérience si lourde qu'elle lui faisait paraître tout bien léger.
— Je suis jeune en effet, dis-je, mais je ne pense pas être beaucoup plus bête qu'un autre. Si je ne crois pas aux revenants, la plupart des gens n'y croient pas non plus.
— La plupart des gens sont bêtes, dit le vieux monsieur.
Je n'insistai pas et parlai d'autre chose.