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Savez-vous quel conte de Noël, a priori banal, se transforme soudain en terrifiant récit peuplé de fantômes et de spectres?
« le tour d'écrou », d'Henry James, c'est à lire au Livre de poche.
N'ayez pas peur de la vie, sachez qu'elle vaut la peine d’être vécue, la force de cette conviction la rend réelle.
"Il est temps de vivre la vie que tu t'es imaginé."
On est orgueilleux quand on a quelque chose à perdre, et humble quand on a quelque chose à gagner.
Ne dites jamais que vous savez tout d'un coeur humain.
- Je me méfie des maris charmants, dit Mrs. Almond, je ne crois qu’aux bons maris.
J'avais fait l'amère réflexion que de donner la sensation d'une individualité différente des autres, de se montrer d'une qualité supérieure, finit toujours par provoquer une vengeance de la majorité [...].
Mais tandis que ma conductrice, avec ses cheveux d’or et sa robe d’azur, bondissait devant moi aux tournants des vieux murs, et sautillait le long des corridors, il me semblait voir un château de roman, habité par un lutin aux joues de rose, un lieu auprès duquel pâliraient les contes de fées et les plus belles histoires d’enfants. Tout ceci n’était-il pas un conte, sur lequel je sommeillais et rêvassais ? Non : c’était une grande maison vieille et laide, mais commode, qui avait conservé quelques parties d’une construction plus ancienne, à demi détruite, à demi utilisée. Notre petit groupe m’y apparaissait presque aussi perdu qu’une poignée de passagers sur un grand vaisseau à la dérive. Et c’était moi qui tenais le gouvernail.
il n'est jamais trop tard pour vivre la vie que tu t'es imaginé
"Je n'espère rien, se disait-il, de sorte que si elle me réserve une surprise, ce sera un bénéfice net ; et, dans le cas contraire, je n'aurai rien perdu." (p. 27)

Le manoir se dressait sur une petite colline, dominant une rivière qui n'était autre que la Tamise, à quelques quarante miles de Londres. Ponctuée de pignons, la longue façade de brique rouge, dont le temps et les intempéries avaient déployé toutes les fantaisies picturales pour en embellir et en affiner la teinte, présentait à la pelouse ses plaques de lierre, ses faisceaux de cheminées et ses fenêtres emmitouflées dans les plantes grimpantes. La maison avait un nom et une histoire ; le vieux gentleman qui prenait son thé vous la relatait avec délices : édifiée au temps d'Edouard VI, elle avait offert l'hospitalité pendant une nuit à la grande Elisabeth dont l'auguste personne s'était étendue sur un lit magnifique, immense et terriblement anguleux, qui constituait toujours le principal ornement des chambres à coucher ; elle avait été très meurtrie et dégradée durant les campagnes de Cromwell, puis très agrandie et remise en état sous la Restauration ; pour finir, après avoir été remaniée et défigurée au XVIIIème siècle, elle était passée sous la garde vigilante d'un habile banquier américain dont, à l'origine, le mobile essentiel, lorsqu'il l'avait achetée, était qu'en raison de circonstances trop compliquées pour qu'on les expose ici, elle représentait une très belle affaire ; il l'avait acquise en pestant contre sa laideur, sa vétusté, ses incommodités, et à présent au bout de vingt ans, conscient de la véritable esthétique qu'elle lui inspirait, il connaissait tous ses charmes et vous aurait indiqué l'endroit où vous placer pour les voir combinés tous ensemble ainsi que l'heure précise où les ombres de ses diverses saillies - qui tombaient si doucement sur le mur de brique chaud et massif - atteignaient la bonne longueur. De plus, il aurait pu citer la plupart des propriétaires et des occupants successifs de la maison dont plusieurs avaient connu la célébrité, avec toutefois la conviction discrète que la dernière phase de sa destinée n'était pas la moins honorable. La façade de la maison tournée vers le coin de pelouse qui nous intéresse n'avait pas d'entrée ; celle-ci était située dans une autre partie du bâtiment. L'intimité régnait sur ce lieu et le vaste tapis de gazon qui couvrait le sommet de la colline semblait prolonger un somptueux intérieur. Immobiles, les grands chênes et les hêtres répandaient une ombre aussi drue que celle de rideaux de velours ; autour de la partie de la pelouse meublée comme un salon de sièges capitonnées et de tapis aux riches coloris, des livres et des journaux parsemaient le gazon. La pelouse proprement dite s'interrompait au point où le terrain commençait à s'incliner vers la rivière mais la promenade jusqu'au bord de l'eau n'en était pas moins charmante.