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Citation de LaForceduTemps


C’était dans le bureau qu’Isabelle était assise par cet après-midi mélancolique de jeune printemps dont je viens de parler.
À cette époque où elle disposait de toute la maison pour y choisir une pièce à son gré, celle qu’elle avait élue en était la plus affligeante.
Isabelle n’avait jamais tiré les verrous, ni arraché le papier vert replacé par d’autres mains ; elle ne s’était jamais assurée que la rue vulgaire s’étendait derrière la porte.
Une pluie crue et froide tombait lourdement ; le printemps faisait entendre son appel — appel cynique et menteur — à la patience.
Isabelle s’attachait le moins possible aux traîtrises atmosphériques : elle tenait les yeux attachés sur son livre, et s’efforçait de fixer son esprit.

Elle s’était récemment avisée que celui-ci était d’humeur assez vagabonde et s’était ingénieusement appliquée à lui imposer une allure militaire, à lui apprendre à marcher, à s’arrêter, à reculer, à accomplir même, au commandement, des manœuvres plus délicates. Elle venait, pour l’instant, de lui donner un ordre de marche, et le lançait péniblement sur la plaine aride d’une Histoire de la Pensée allemande
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