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4.17/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 07/06/1799
Mort(e) à : Paris , le 03/01/1877
Biographie :

Henry Monnier est un caricaturiste, illustrateur, dramaturge et acteur français.

Après des études au lycée Bonaparte, il entre en juillet 1816 au ministère de la Justice pour y occuper un emploi de gratte-papier qu'il abandonne en mai 1821.

Parallèlement à cette occupation administrative, il fréquente à partir de 1819 les ateliers d'Anne-Louis Girodet et d’Antoine-Jean Gros. Il publie ses premiers portraits d'acteurs en 1821.

En 1822, il effectue son premier séjour à Londres où les techniques de lithographie en couleurs connaissent un grand développement. Après plusieurs séjours anglais, il revient en France cinq ans plus tard.

Ses rencontres avec Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Stendhal, Eugène Sue, Prosper Mérimée, Eugène Scribe, Eugène Delacroix, Louis Boulanger et Honoré de Balzac lui ouvrent les portes de la renommée.

Entre 1827 et 1832, il multiplie les albums de lithographies, croquant les mœurs et physionomies de ses contemporains, de la grisette à l’employé de bureau. Il est le créateur du caricatural Monsieur Prudhomme, personnage grassouillet, conformiste, solennel et imbécile.

Le 21 mai 1834, Monnier épouse à Bruxelles Caroline Péguchet, dite Caroline Linsel, actrice du théâtre de la Monnaie.

À partir des années 1850, il se consacre essentiellement à l’écriture et au théâtre. Il est auteur d'un roman, "L'ami du château" (1841), écrit en collaboration avec Élie Berthet.

Henry Monnier a servi de modèle à Balzac pour le personnage de Jean-Jacques Bixiou dans son roman "Les Employés ou la Femme supérieure" (1838), fonctionnaire, caricaturiste, homme de bons mots, qui revient dans de nombreux romans de "La Comédie humaine".
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Ce qu'il y a de reposant dans la tragédie, c'et que ça finit toujours mal .
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C'est chez Latouche, à Aunay, que je fis la connaissance intime de Balzac. Je me rappellerai toute ma vie le jour où nous le vîmes descendre devant la porte de la maison.
Il était vêtu d'une blouse et coiffé d'une casquette en toile cirée. Des guêtres de cuir montaient jusqu'à ses genoux; un havre-sac, au sommet duquel était bouclé le manteau pour la pluie, chargeait ses épaules. Il tenait à la main un grand bâton ferré; sous sa blouse, il avait une ceinture garnie de deux pistolets à l'extrémité de laquelle pendait une petite hache.
On eût dit un pionnier des États-Unis.
En entrant dans le salon, les clous des gros souliers de Balzac rayèrent le parquet soigneusement ciré, ce qui fit faire une assez laide grimace à Latouche, amoureux de la régularité et de l'arrangement jusqu'à la minutie. (...)
Le sans-gêne un peu rustique de Balzac, ses façons brusques, sa personne un peu massive devait effaroucher Latouche. je vis clairement sur sa physionomie que son hôte commeçait à lui faire peur. Balzac touchait à tout et mettait par conséquent perpétuellement sur les épines ce pauvre Latouche, qui tremblait à chaque instant pour ses porcelaines et pour ses statuettes. Aussitôt arrivé, Balzac s'était débarrassé de son havre-sac, de son bâton, de sa ceinture : tous ces objets avaient été jetés à l'aventure sur les meubles, et leur propriétaire, enfoncé dans un canapé, ses gros souliers sur le velours, se reposait bruyamment de ses fatigues.
Latouche prit un air sérieux et, à partir de ce moment, je m'aperçus qu'il commença, toutes les fois qu'il s'adressait à son hôte, à l'appeler : monsieur de Balzac.
Tout alla bien jusqu'au dîner, qu'il ne tarda pas à servir. Après le repas, nous partîmes pour aller faire une promenade dans les environs.
Balzac, malgré son intelligence si fine et si distinguée, aimait la grosse plaisanterie : dans l'intimité, on retrouvait plus souvent en lui l'auteur des "Contes Drôlatiques" que l'observateur de "La Femme de Trente Ans". L'aspect des champs avait sans doute ce jour-là surexcité sa verve, car il se mit à nous débiter toutes sortes de gauloiseries. Parvenus sur une éminence d'où l'on apercevait le magnifique panorama de la vallée, nous nous arrêtames, et, tout à coup, Balzac fit retentir les échos d'alentour d'un de ces bruits grotesques qu'on ne nomme pas, et qu'il accompagna de ses plus bruyants éclats de rire. Les lèvres de Latouche n'en restèrent que mieux fermées, et la promenade s'écoula au milieu d'un flux intarissable de paroles de Balzac et du parfait silence de son compagnon.
Balzac, il faut en convenir, n'était pas ce qu'on peut appeler un homme très amusant dans la conversation; il laissait peu de choses à faire à son interlocuteur, il parlait continuellement, et presque toujours de lui. Ses projets, ses travaux, ses idées, il n'était occupé que de cela, et c'étaient des rêves des "Mille-et-Une Nuits", des calculs auprès desquels la multiplication du grain de blé de l'échiquier n'était absolument rien. La moindre pièce de théâtre, le plus petit roman, devaient lui rapporter des millions. Balzac nous raconta, ce jour-là, qu'il voulait éditer lui-même ses oeuvres et fonder une compagnie par actions dans laquelle on imprimerait ses romans dans toutes les langues.
Nous rentrâmes au logis comme la lune se levait. Balzac, qui travaillait la nuit, se retira dans sa chambre, après avoir recommandé à la cuisinière de lui préparer une certaine dose de café froid qui lui servait de boisson pendant qu'il se livrait à la composition. Nous restâmes seuls avec Latouche.
- Décidément, me dit-il, le voilà qui s'installe.
- Il le faut bien.
- Comment, il le faut ?
- Sans doute, répliquai-je; ne m'avez-vous pas annoncé ce matin, d'un air de très grande satisfaction, que vous aviez invité Balzac à passer la belle saison avec vous, et que vous l'attendiez à chaque instant ?
Latouche prit sa bougie et monta sans mot dire dans sa chambre à coucher. Après avoir jeté un dernier regard à la reine des nuits dont le char d'argent roulait majestueusement sur l'azur de l'Empyrée, j'en fis autant. Avant de m'endormir, il me sembla qu'un bruit confus de deux voix qui se querellent partait de la chambre de Balzac; mais au moment où je crus reconnaître la voix de Latouche, Morphée me ferma les yeux de sa main divine.
Élève de la nature et de Jean-Jacques Rousseau, j'aime à me réveiller avant l'aurore, et à parcourir les monts et les vallées, les prés et les bois, pour enrichir mon herbier de quelque plante nouvelle. J'herborise en un mot, comme tous les coeurs sensibles. Les plantes me révèlent les secrets du Créateur et les lois de l'immuable philosophie.
De retour de mon excursion, je débouchais sur la route de Sceaux, lorsqu'un spectacle des plus singuliers vint frapper mes regards.
Un individu, tête nue, en robe de chambre, en pantoufles et en pantalon à pied, courait après le coucou qui faisait alors le service entre Sceaux et Paris, en criant :
- Arrêtez ! Arrêtez !
Le cocher s'arrêta enfin. Il n'y avait plus qu'une place en lapin; l'individu s'y installa, le front en sueur, les joues ardentes, la poitrine essoufflée. Quel ne fut pas mon étonnement en reconnaissant Balzac dans ce voyageur si pressé !
Je courus à la maison. J'entrai dans la chambre de Balzac, j'y trouvai ses guêtres, son havre-sac, son bâton ferré, ses pistolets, tant il s'était hâté de partir. Je ne revis Latouche qu'au déjeûner.
- Où est donc monsieur de Balzac ? lui dis-je pour tâcher de découvrir quelque chose; je ne vois pas son couvert !
- Et vous ne le verrez plus.
- Monsieur de Balzac est donc parti ?
- Parbleu !
Que s'était-il donc passé entre eux pendant la nuit qui venait de s'écouler ? Je n'ai jamais pu le savoir.
Je m'aventurai cependant, un jour qu'il était de bonne humeur, à dire à Latouche :
- Convenez-en, c'est à cause de ce bruit fâcheux qu'il fit entendre pendant la promenade que vous vous êtes brouillé avec Balzac ?
- Je le lui avais pardonné.
Il ne m'a pas été possible d'en tirer davantage, mais cette réponse ouvre un champ immense aux conjectures. De quel nouveau méfait Balzac avait-il pu se rendre coupable à l'égard de Latouche ? C'est un secret qu'ils ont emporté tous les deux dans la tombe.
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Depuis qu'il était entré en qualité de rapin dans l'atelier de David, je n'avais pas rencontré mon ami Nicolas, lorsqu'une après-midi, je me trouvai face à face avec un individu qui traversait le Pont Neuf, entouré d'une foule nombreuse.
Quel changement, grand Dieu ! dans son costume.
Par-dessus un pantalon collant jaune, il portait une tunique bleue, ou jaquette croisant sur les jambes. Un manteau rouge flottait sur ses épaules; ses pieds étaient emprisonnés dans des bottines lacées en forme de cothurne. Une toque à aigrette tricolore lui servait de coiffure.
- Où vas-tu donc, lui dis-je, dans cet accoutrement ?
- Je ne vais pas, dit-il, je me promène.
- Nous sommes donc en carnaval ?
- Profane ! Apprends que ce que tu appelles un déguisement est le costume des hommes de l'avenir. Renonce, crois-moi, au préjugé du frac et de la lévite, et endosse le péplum.
- Tu appelles cette jaquette, ce pet-en-l'air, un péplum ?
- Dessiné par David, cela seul suffirait à le rendre classique et à le faire adopter par tout Paris, alors même que Talma et Baptiste Cadet ne le porteraient pas.
Pendant que nous causions ainsi, une foule de plus en plus nombreuse se ramassait autour de nous.
- Qu'est-ce que c'est que cet homme-là ? demandait l'un.
- C'est un Turc, répondit l'autre; tu ne vois pas qu'il a un turban ?
- Je te dis que ça n'est pas un Turc.
- Qu'est-ce donc ?
- Un Autrichien; je le reconnais à ses bottines.
- À bas l'Autrichien !
- À bas l'agent de Pitt et Cobourg !
- À la Seine ! À la Seine !
À cette époque, tous les étrangers étaient des ennemis, et tous les ennemis étaient des agents de Pitt et Cobourg.
On allait nous faire un mauvais parti, lorsque survint heureusement un bataillon commandé par un jeune officier que Nicolas voyait souvent dans l'atelier de David. Nicolas, dans notre détresse, s'adressa à lui :
- Sauvez-nous ! lui cria-t-il; on nous prend pour des agents de Pitt et Cobourg !
- Ce sont des espions déguisés, reprenait le peuple, il faut les noyer. À l'eau ! À la Seine !
Le commandant eut beaucoup de peine à faire entendre raison à ces forcenés.
- Si ces gens-là sont des espions, il faut les interroger; mes soldats vont les conduire chez le commissaire, qui les fouillera et les tiendra à la disposition du gouvernement.
De gré ou de force, les enragés durent se soumettre à ce raisonnement, car le commandant ne leur donna pas le temps de réfléchir. Sur un mot de lui, nous fûmes entourés par un peloton de grenadiers qui nous firent franchir le pont au pas de course, et nous déposèrent chez le commissaire, qui, bientôt au courant de notre mésaventure, envoya chercher un fiacre dans lequel je m'esquivai avec le Romain de David.
Les commencements d'une réforme sont toujours orageux. En 1792, il n'y avait que deux ou trois Romains à Paris; six ans plus tard, non seulement les Romains, mais encore les Grecs, foisonnaient dans la capitale.
Séduit par l'idée de montrer au public les formes imposantes dont m'avait doué la nature, je donnai en plein dans la réforme du costume... Ayant à choisir entre l'Italie ou la Grèce, entre Athènes et Rome, j'optai pour Athènes : je préférais, et je préfère encore, la grâce à la force, Alcibiade à Sylla, Amacréon à Brutus.
Mes longs cheveux blonds flottant sur mes épaules, le front ceint d'une couronne de fleurs, vêtu d'une tunique blanche nouée par une ceinture bleu de ciel dont les deux bouts venaient se réunir sur mon ventre, alors à peine ébauché, on me comparait, malgré mes lunettes, à Adonis et à Endymion.
Le rendez-vous ordinaire des réformés du costume était sous le portique du Louvre. D'un côté se tenaient les Romains, de l'autre les Grecs. Les premiers, toujours graves et sombres, se promenaient en se tenant le menton dans la main, et s'arrêtaient de temps en temps pour causer des affaires de l'État. Les Grecs, plus frivoles, fredonnaient les couplets chantés la veille à l'Opéra-Comique, répétaient des calembours, genre de divertissement alors fort à la mode, et échangeaient des propos spirituels avec Laïs ou Aspasie.
La réforme du costume avait fait de nombreux prosélytes parmi les femmes. Les Romaines et les Grecques affluaient sous les arceaux du Louvre, les Grecques surtout. En général, les Romaines, matrones pudiques, ne se montraient guère que dans les salons.
Nicolas était resté Romain dans l'âme; moi je figurais au premier rang des jeunes Grecs. Il me reprochait sans cesse ma légèreté; moi je le raillais sur sa férocité. Il passait à côté des courtisanes sans daigner les honorer d'un regard. Un jour, cependant, nous entendîmes nos deux noms sortir de la bouche d'une superbe Grecque qui traversait la promenade à demi-couchée sur les coussins de son char, qui était une calèche. Nicolas détourna la tête en philosophe stoïcien; je m'approchai seul. Quel ne fut pas mon étonnement en reconnaissant dans mon Athénienne, la Champenoise qui faisait la cuisine de mon oncle !
- Vous ne vous attendiez pas à me retrouver ici et dans cet équipage ? me dit-elle sans quitter sa posture nonchalante.
- Je l'avoue, lui répondis-je; par quelle étrange métamorphose ?...
- J'ai envie de faire quelques pas au soleil; donnez-moi votre bras, vous me conduirez jusqu'aux Tuileries...
Aussitôt, j'ouvris la portière, et je lui donnais la main pour sortir de son quadrige.
Rien d'éblouissant comme la toilette de l'ancienne cuisinière de mon oncle.
Ses cheveux, retenus sur le front par un diadème d'or enrichi de camées, étaient enfermés par derrière dans un réseau de pourpre. Des sandales, également de pourpre, maintenues par des ligatures de la même couleur, laissaient apercevoir à travers leurs losanges les mailles d'un tricot couleur de chair dessinant les doigt de ses pieds auxquels brillaient des bagues magnifiques et des anneaux.
Les épaules découvertes, le sein et les bras nus, une tunique de mousseline, dont la ceinture venait s'agrafer au-dessous de la poitrine au moyen d'un camée, révélait à chaque mouvement du corps la beauté de ses formes. Un long manteau de pourpre flottait derrière ses épaules ou cachait sa taille sous ses plis.
J'ai entendu des jeunes gens se moquer des modes du Directoire. Ah ! messieurs, si vous les aviez vues !
Elle prit mon bras, et nous nous dirigeâmes du côté des Tuileries.
- Vous avez donc quitté la bonnetterie ? me dit-elle quand nous eûmes fait quelques pas sur la place du Carrousel.
- Et vous le pot-au-feu ? lui répondis-je.
- Heureusement. Que faites-vous en ce moment ?
- Je cherche une place. Et vous ?
- Moi, je fais le bonheur d'un homme.
- D'un seul ?
- Parole d'honneur !
- Et comment nommez-vous cet heureux mortel ?
- Durloubier.
Elle venait de prononcer le nom d'un des fournisseurs les plus riches et les plus généreux de l'époque. Durloubier était de plus un homme très influent, et on parlait beaucoup de lui pour un poste important au ministère de la guerre ou bien des finances.
Comme nous allions entrer aux Tuileries, elle aperçut la voiture de son fournisseur.
- Je veux qu'il me voie seule, me dit-elle, mais je vous attends chez moi. Venez, je vous raconterai mon histoire, et puisque vous cherchez une place, je vous promets ma protection, qui n'est pas à dédaigner.
Je la remerciai à la hâte et j'allais m'éloigner.
- À propos, reprit-elle, quelle est votre nouveau nom ?
- Polyphonte. Et Vous ?
- Pasiphaé.
- À, bientôt donc, divine Pasiphaé.
- Aimable Polyphonte, au revoir.
J'ai porté la tunique presque aussi longtemps qu'il m'a été possible de protester contre le prosaïsme de mon siècle. Enfin, je dus avouer que la cause de la réforme du costume était tout à fait perdue, et qu'il fallait revenir purement et simplement au sedan et à l'elbeuf.
Je m'exécutai donc.
Un beau jour, je déposai ma tunique et ma couronne au fond d'un tiroir, et je repris mon ancienne défroque. Quelquefois, pour me consoler, je revêtais mon costume grec pour recevoir le dimanche quelques amis, mais vers 1806, madame Prudhomme parvint à me dérober ma tunique et en fit faire une paire de rideaux.
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Après avoir terminé ma partie de dominos, je quittai le café.
À peine avais-je fait quelques pas dans la rue que je sentis quelqu'un qui me retenait par le pan de ma redingote; je me retournai, et je reconnus mon obligeant voisin de droite.
- Pardon, me dit-il, si je vous arrête, mais j'ai quelque chose à vous demander.
- Quoi donc, monsieur ?
- La faveur d'un entretien particulier. Si vous voulez, en marchant, je vous ferai part des graves idées qui me préoccupent, et vous me donnerez votre avis là-dessus. Votre physionomie pleine de dignité et d'intelligence, votre air grave, tout, jusqu'à votre son de voix, prévient en votre faveur et inspire la confiance. Sachez donc monsieur, ajoute-t-il en passant son bras sous le mien, que je ne suis pas ce que je parais être. Je voyage ingognito, sous le nom de Muller, mais en réalité, je me nomme Athalaric XXXIVème du nom, par la grâce de dieu, margrave de Krakersdorf et de plusieurs autres lieux.
Je jetai un rapide regard sur mon compagnon : je lui trouvai, en effet, un air extraordinairement princier.
- Je voyage pour mon instruction, et afin de me rendre plus capable de faire le bonheur de mes sujets. Votre conversation de tout-à-l'heure m'a frappé, les idées lumineuses que vous venez d'émettre sur la constitution décèlent en vous un talent politique du premier ordre. Je cherche de toutes parts un homme capable de me seconder dans la tâche que j'ai entreprise d'extirper tous les abus qui règnent dans le burgaviat de Krakersdorf. Vous serez mon premier ministre, mon confident et mon ami. Vous aurez dix mille florins d'appointements par an, la table, le logement, et le grand cordon de mon ordre que je vous remettrai moi-même dès que vous aurez accepté mes propositions.
Je me suis toujours senti une vocation particulière pour le métier d'homme d'État. Les propositions d'Athalaric XXIV me comblèrent de joie, je m'empressai de les accepter et d'assurer le prince de ma plus vive gratitude.
- À demain donc, reprit-il; je veux, en présence de plusieurs seigneurs de ma suite, vous recevoir chevalier de l'ordre du Pigeon Bleu, qui fut institué au retour de la première croisade par mon ancêtre Athalaric Ier.
Le prince me quitta après m'avoir serré la main à diverses reprises, m'assurant que nous serions bien malheureux, si nous ne parvenions pas, tous les deux, à extirper les abus de Krakersdorf, et à faire le bonheur des habitants de cette contrée.
Le lendemain, je me rendis à l'adresse qui m'avait été indiquée par le prince. Je me trouvai dans une salle qui ressemblait à un atelier de peintre. Son Altesse était drapée dans un immense manteau qui me parut offrir quelque analogie avec un vieux tapis. Quant aux manteaux des seigneurs de la suite, on aurait pu au premier coup d'oeil les confondre avec des rideaux.
- Monsieur le baron, car vous êtes baron depuis ce matin, et voici, ajouta grâcieusement le prince, le brevet de votre dignité : ceci n'est sans doute pas la salle où se tiennent les séances du chapitre du Pigeon Bleu dans mon château de Krakersdorf; mais, en voyage, on est obligé de se contenter de ce qu'on a. J'ai reçu des chevaliers du Pigeon Bleu dans des granges, et ils n'en sont pas plus mauvais pour cela. Je regrette seulement de ne pas avoir eu le temps de faire orner cette salle de quelques trophées d'armes et de lauriers. Les trophées font toujours très bien dans une réception de chevalier; il faut nous en passer pour aujourd'hui. Donnez-moi mon épée, et procédons à la cérémonie. À genoux, baron Prudhomme !
Aussitôt, je m'agenouillai.
- Baron Prudhomme, vous allez jurer de défendre la veuve et l'orphelin.
- Je le jure.
- De respecter le faible et l'opprimé.
- Je le jure.
- D'aimer les belles.
- Je le jure.
- De chérir la gloire.
- Je le jure.
- De vous conduire en tout et partout en bon et loyal chevalier du Pigeon Bleu.
- Je le jure.
Chaque serment était suivi d'un vigoureux coup de plat de sabre que Son Altesse Athalaric XXIV, grand maître de l'ordre, m'appliquait sur les épaules.
Le prince me passa ensuite le grand cordon de l'ordre autour du cou. Ce cordon était un ruban ponceau large de quatre ou cinq doigts, à l'extrémité duquel était suspendu un pigeon empaillé.
Je reçus en même temps l'accolade du grand maître et des seigneurs de sa suite. Il fut convenu que nous nous réunirions le soir dans le même lieu pour procéder au banquet qui suit habituellement les réceptions.
- Baron Prudhomme, me dit le prince, les repas de l'ordre sont des repas fraternels, des espèces de communion, et le statut trente-quatrième exige que chaque chevalier apporte son plat. Songez à vous confirmer à cette prescription.
Je m'inclinais et je sortis.
Mon premier soin fut d'entrer chez le rôtisseur, et de lui commander un magnifique dindon aux marrons pour le soir même, après quoi, ne sachant trop que faire pour remplir cette journée qui m'avait donné deux titres à la fois, je flânai jusqu'à quatre heures, songeant au brillant avenir qui m'était réservé, et réflechissant aux moyens d'extirper les abus du noble burgraviat de Krakersdorf.
Fatigué d'errer dans les rues de Paris, je retournai au café, où je trouvai quelques camarades qui jouaient aux dames.
Ils se levèrent à mon approche, et me dirent, les uns après les autres, en ôtant respectueusement leurs chapeaux :
- Salut à monsieur le Baron Prudhomme.
- Grand cordon de l'ordre du Pigeon Bleu.
- Premier ministre du burgraviat de Krakersdorf.
- Chargé de la noble tâche d'extirper les abus enracinés depuis des siècles dans ses États.
- Messieurs, leur répondis-je, puisque vous connaissez déjà le nouvel avenir qui s'ouvre devant moi, je vous invite tous à assister à mon dîner de réception qui aura lieu ce soir.
- Nous remercions monsieur le baron et nous serons exacts au rendez-vous.
Je ferai grâce au lecteur des détails de ce repas. Je lui avouerai seulement, quoique cet aveu soit assez pénible à mon amour-propre, que le prince Athalaric XXIV, le burgaviat de Krakersdorf et l'ordre du Pigeon Bleu n'ont jamais existé. J'ai été, dans toute cette affaire victime d'une de ces mystifications comme on en faisait tant à cette époque. C'était Musson, le fameux Musson qui, en voyant ma figure, ainsi qu'il me le dit plus tard, s'était senti pris de l'irréstible besoin de faire ma connaissance, et qui avait voulu entrer en matière avec moi sous des auspices moins guindés que ceux du cérémonial ordinaire. Bien loin de me fâcher, je m'applaudis donc d'une mystification qui me mit en rapport avec une des plus grandes célébrités de mon temps.
La société, a dit un homme de lettres de cette époque, était atteinte alors d'une manie assez singulière qui s'appellait la "mystification". Les esprits étaient d'autant plus avides de plaisirs qu'ils en avaient été sevrés plus longtemps : pour regagner le temps perdu, on croyait ne pas pouvoir trop se divertir.
De là l'usage assez commun d'appeler dans les fêtes que l'on se prodiguait réciproquement et où on accumulait tous les genres de divertissements, certains personnages dont le métier était de se jouer de la bonhomie du convive qu'on leur livrait, et de le couvrir de ridicule dans la maison où il avait été attiré par des démonstrations d'estime et d'amitié.
Le devoir sacré de l'hospitalité s'accommodait assez mal de cette façon de s'amuser, mais on passait par-dessus.
Le roi des mystificateurs était Musson; il avait fait de la mystification un art véritable. Pas de fête où il ne fut invité. On mettait au bas des lettres d'invitation au bal :
"On soupera, et il y aura une mystification"
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Mais je m'aperçois que je n'ai rien dit encore de la plus belle moitié du genre humain, c'est-à-dire des femmes.
Ô femmes ! Créatures enchanteresses, que vous étiez séduisantes sous le petit bonnet de la grisette ! La larme du souvenir humecte délicieusement ma paupière, et mon coeur palpite doucement quand je songe à votre jupon court, au foulard qui cachait vos appas, à vos jolis pieds dans de si jolies chaussures. L'Antiquité reconnaissante vous eût élevé des autels, douces et charmantes filles, "bons chiens" comme nous vous appelions, si dévouées, si aimantes, si heureuses de nos succès, si tendres, si consolantes dans nos revers !
Que d 'ordre, que de soin elles avaient, ces pauvres grisettes ! Comme leurs mansardes étaient jolies et propres avec leurs fenêtres garnies de fleurs si touffues qu'elles laissaient à peine une petite place pour encadrer leur grâcieux visage, souriant à notre bienvenue au rebord des toits.
Un rien les rendait heureuses : un bonnet, une robe, un ruban prélevés sur nos appointements du mois, un dîner à trente-deux sous, une place aux quatrièmes loges de l'Ambigu, c'étaient là leurs fêtes et leurs joies.
Puis, quand venait le jour de l'abandon, quand on renonçait à la folie pour la raison, à l'amour pour le mariage, la douleur dans l'âme, la résignation sur le visage, une larme sur le bord de la paupière, le sourire sur les lèvres, la grisette vous encourageait elle-même à la quitter et faisait des voeux pour votre bonheur.
Nous avions aussi nos Laïs et nos Aspasies, dont quelques dessins de Prudhon nous permettent d'apprécier encore le port fier et majestueux, malgré une taille étroite et courte. Ces femmes-là valaient un peu mieux que ces mensonges en gaze et en crinoline que vous appelez des lorettes. Elles étaient belles, réellement belles : on n'avait pas inventé l'art de déguiser les formes, le costume de l'époque ne se prêtait à aucune supercherie; impossible de tricher au jeu de l'amour et de la beauté.
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Pour en finir avec ma vie d'artiste, je joins ici mes souvenirs sur les peintres célèbres qui ont bien voulu m'honorer de leur amitié, alors même que j'eus renoncé à la peinture.
Dans ce nombre, je placerai Girodet et David. Quand j'allais chez Girodet, j'étais presque sûr de le trouver jouant du violon ou traduisant quelque ouvrage ancien. C'était son domestique Jacquemin qui venait m'ouvrir et m'introduisait chez le maître.
- Eh ! Bonjour, Prudhomme; il y a vingt-cinq mille ans et six mois qu'on ne vous a pas vu (c'était la phrase dont il saluait habituellement les gens qu'il voyait avec plaisir); ça, puisque vous voilà, prenez votre flûte et déchiffrons un peu ce duo.
Mon talent sur la flûte ne dépassait pas de beaucoup celui d'un aveugle du Pont Royal, et je crois (puisse son ombre me pardonner ce blasphème !) que Girodet n'était guère plus fort que moi, sur le violon. On peut penser quels duos nous devions faire ensemble.
Après la musique, il ouvrait son tiroir.
- Maintenant, mon cher Prudhomme, comment trouvez-vous cette ode d'Horace que je viens de traduire ?
- Admirable ! On n'est pas plus pur, plus net, plus latin.
- Vous me flattez, Prudhomme.
- J'en suis incapable, maître, vous le savez.
De peinture, il n'en était jamais question avec Girodet. On ne voyait pas ses tableaux ou ses études; il travaillait à la lampe, la nuit. Il souffrait qu'on le critiquât comme peintre, mais ceux qui doutaient de son talent de musicien s'attiraient sa haine irréconciliable.
Ses élèves l'adoraient; il les guidait de ses conseils et de sa bourse; plus d'un parmi eux a été, grâce à lui, arraché à la conscription de l'époque où un remplaçant coûtait des sommes fabuleuses. Il ouvrait à toute heure du jour son atelier à ceux de ses élèves qui venaient lui demander conseil, mais ses visites à l'atelier commun étaient plutôt rares.
Une fois, nous étions tous réunis dans notre local habituel, attendant le modèle qui ne venait pas. Enfin, nous voyons arriver un commissionnaire qui nous annonce en pur auvergnat que notre homme est malade et que nous ne devons pas compter sur lui.
L'un de nous s'élance sur la table.
- Messieurs, s'écrie-t-il, j'ai une idée !
- Laquelle ?
- L'artiste ne doit pas se contenter de dessiner le beau, il faut aussi qu'il étudie le laid; nous pouvons être appelés, les uns comme les autres, à faire des portraits de bourgeois. Rendons-nous donc capables, par de fortes études, de remplir cette haute mission. Vous venez de voir ce singe auvergnat qui s'intitule commissionnaire; il est bossu, bancal, brèche-dent, caliborgnon, horrible en un mot. Eh bien ! Je demande qu'on le fasse poser à la place du modèle habituel. Étudions le laid, messieurs ! Étudions le laid !
L'orateur quitta la table et parcourut tous les bancs, recueillant dans sa casquette les souscriptions patriotiques pour payer l'Auvergnat.
On réalisa une somme de trois francs cinquante centimes.
Fasciné par cet or, l'Auvergnat consentit à se mettre tout nu, dans la pose de Romulus dans le tableau de "L'Enlèvement des Sabines".
Jamais on ne vit rien de grotesque comme cet Auvergnat lançant le trait contre Tatius. Les élèves s'amusaient à dessiner cette charge, lorsque tout à coup entre Girodet, qu'on attendait ce jour-là.
Il jette un regard lent et sérieux sur le modèle, commence sa tournée avec sa gravité habituelle, corrige chaque élève comme aux autres séances, et se retire sans avoir l'air de s'apercevoir de rien.
Nous nous regardâmes tous, après son départ, d'un air qui voulait dire : c'est nous qui sommes les mystifiés.
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Nous nous transporterons, s'il vous plaît, à la fin de l'Ancien Régime. On avait alors un hôtel et un château. Voici l'été, disait le duc à la duchesse, partons pour notre Fontainebleau, allons nous reposer des fatigues de la Cour... Le duc comprenait qu'il fallait bien réparer les brèches faites à sa fortune par six mois de lansquenet et de filles d'Opéra. De son côté, la duchesse n'était point fâchée, après tant de nuits passées au bal, de sortir de cette atmosphère embrasée et de respirer l'air des champs, qui ravive le regard éteint, veloute la peau et déplisse les rides naissantes.
On partait donc pour la campagne, emmenant un gros abbé pour les besoins de l'esprit, un petit chevalier pour les besoins du coeur, et un épagneul pour remplacer au besoin le chevalier et l'abbé.
Six mois de campagne, c'était un peu long... Au bout d'un mois ou deux, le duc ayant suffisamment chassé faisans, lièvres, cailles, perdrix, sans compter un autre gibier; la duchesse ayant parcouru maintes et maintes fois les longues allées, les charmilles et les bosquets du parc avec le petit chevalier; le gros abbé ayant vidé son sac d'anecdotes et de bons mots, venait un moment où tout le monde se trouvait sur les dents. Après dîner, l'abbé croisait les mains sur son ventre et s'endormait; le duc tambourinait un air de chasse sur les vitres; le petit chevalier caressait l'épagneul, et la duchesse lisait un roman de Crébillon d'un oeil à demi fermé.
Alors, pour se désennuyer, on faisait flèche de tout bois; on allait visiter les hobereaux du voisinage : quelle distraction pour une duchesse ! On s'enfermait chaque jour, pendant une heure ou deux, pour compter avec son intendant : quel amusement pour un duc !
On grondait l'abbé, on brusquait le chevalier, et le dimanche venu, on ouvrait le parc pour faire danser les villageois sur la pelouse. Ne craignez rien, braves gens, madame la duchesse n'est pas fière; les beaux gars du pays n'ont qu'à se présenter, elle daignera sauter avec eux : que ne ferait-on pas pour se distraire à la campagne ?
Distraction bientôt usée. Heureusement, on entendait dire par la femme de chambre que Mathurine, la fermière, la soeur de lait de madame la duchesse, venait de mettre au monde un enfant de plus, le cinquième, le dernier, celui dont les parents s'inquiètent le plus. Jacques sera ceci, Pierre cela, Jeanette entrera chez sa tante; Antoine, qui n'est pas plus haut que ma botte, prétend qu'il veut être soldat; mais que ferons-nous de notre petite dernière ?
La duchesse faisait alors la réponse.
- Mathurine est accouchée, disait-elle, je veux être la marraine de sa fille, vite un baptême : les cloches, les coups de fusil, l'église tendue, les cris, les chants, la table dressée sous la grande charmille ! Laissez-moi passer donnant le bras à mon compère Bruneau le marchand de boeufs, et qu'on crie bien fort : Vive madame la duchesse !... Que c'est amusant, un baptême au village !
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Ce jour-là était un des plus beaux jeudis de l'été dernier. Pas un nuage au ciel; sur la terre, une aimable fraîcheur causée par le souffle du zéphyr. Continuant ma promenade, je m'arrêtai devant l'homme au bâton. J'avais connu le père de cet équilibriste, qui m'avait même chargé de donner des leçons d'écriture à son fils dont il voulait faire un avocat ou un médecin; mais l'enfant s'était jeté avec frénésie sur le bâton; il fallût à toute force lui laisser suivre sa profession d'équilibriste.
Ses exercices terminés et sa recette encaissée, je m'approchai près de l'artiste et, le trouvant plus mélancolique que de coutume, je lui demandai ce qu'il avait :
- On va couvrir les Champs-Élysées de maisons, me répondit-il, et c'est là ce qui m'attriste. Voici bientôt vingt ans que je viens ici travailler. Tous les jours, de deux heures à cinq, mon bâton s'élance dans les airs et retombe à mon gré sur mon épaule, sur mon coude, sur mon nez, sur mon menton; je le reçois sur le bout du doigt ou sur le bout du pied. Où irai-je désormais exercer cette profession de bâtonniste que je tiens de mon père et que je comptais transmettre à mon tour à mes enfants ?
- N'y a-t-il pas la place de la Concorde ?
- Personne ne s'y arrête, la poussière brûle les yeux des passants, lorsque, par hasard, l'eau des fontaines ne les aveugle pas.
- Et les boulevards ?
- J'irais donc me livrer aux sergents de ville chargés de protéger le droit à la circulation, ou me faire écraser par les coulissiers du passage de l'Opéra ?... je vois bien qu'il faut que j'émigre, que j'aille en Angleterre ou aux États-Unis. Barnum m'a déjà fait des propositions assez brillantes : cinquante mille dollars d'appointements, une table de dix couverts tous les jours, une représentation à bénéfice dans toutes les villes; je sens que je devrais partir, mais emporte-t-on les Champs-Élysées à la semelle de ses souliers ?
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Les deux tiers de la journée se passaient à discuter l'importante question de savoir s'il fallait mettre du bois au poêle. Le bureau était divisé en deux camps, ceux qui avaient toujours trop froid, et ceux qui avaient toujours trop chaud.
- Si nous laissons mourir le poêle, disait Jean qui gêle, il faudra le rallumer.
- Au nom du ciel, ne touchez pas à ce poêle ! répondait Jean qui sue.
- Vous voulez donc nous faire mourir de froid ?
- Vous avez donc formé le projet de nous étouffer ?
- On ne peut cependant pas travailler avec l'onglée.
- Si vous étiez en Russie ?
- Et vous, si vous étiez au Sénégal ?
- Vous finirez par me donner une attaque d'apoplexie foudroyante.
- Je vous devrai d'avoir quelque membre gelé.
Le résultat de cette conversation était de faire mettre du bois dans le poêle par Jean qui gêle, et de faire ouvrir les fenêtres par Jean qui sue. Ces messieurs nous plaçaient sans cesse entre la fluxion de poitrine et la congestion.
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J'ai été tant de fois dupe de mon bon coeur et de ma bonne foi que je me suis réfugié dans la misanthropie; d'ailleurs, arrivé à l'âge de quarante ans, tout homme qui n'est pas misanthrope est un sot ou un fripon.
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