Hervé Boyac

Un très bon livre sur la bête du Gévaudan. J'en étais resté à la théorie d'un loup hors norme. J'en suis depuis revenu!! C'est un vrai travail d'investigation qui nous ai livré ici, avec une analyse détaillée des faits...Hélas le temps ayant passé, il sera certainement impossible de connaître réellement la vérité. ici, et c'est important, le loup est réhabilité et mis hors de cause. Quant à la Bête, elle demeure un mystère tout autant que ses agissements qui finalement n'avaient rien de naturels pour un animal dit sauvage. L'auteur nous parle d'un ou de plusieurs hommes qui auraient téléguidé le monstre pour frapper des innocents. Là encore nous n'auront jamais la preuve, mais les incohérences relevées par l'auteur dans le comportement trop familier de cette bête ne peuvent manquer de nous interroger. La Bête n'a probablement jamais agit toute seule! Quant à la nature de la Bête elle même, là encore mystère, si ce n'est que ce n'était pas un loup! troublante révélation....A découvrir.

Voilà un gros coup de coeur pour un magnifique ouvrage paru en 2017 qui retrace tout l'historique du loup depuis son retour naturel en France dans les années 1990. Alors ce n'est pas le premier livre consacré au loup, certes, mais son approche est plus militante et originale, puisque les auteurs balaient aussi tous les problèmes liés au retour de canis lupus mais aussi les bénéfices de sa présence.



Le début de l'ouvrage est consacré à la situation du loup dans le monde, et à sa biologie, mais la plus grande partie du livre est consacré aux relations entre les hommes et les loups : mythologie, folklore, chasse, pastoralisme, « gestion » du loup par le gouvernement, intérêt de sa protection, je ne crois pas que les auteurs aient oublié de mentionner un aspect de la cohabitation avec l'animal !



Si on prend un peu de recul à la lecture et que l'on déroule les chapitres à la manière d'une toile, on se rend compte de la logique des adversaires du loup et de la vie sauvage. Car l'acharnement dont le prédateur est aujourd'hui l'objet est purement lié à une question de point de vue : celui des éleveurs et chasseurs.



C'est un sujet brûlant, c'est un sujet tabou mais regardons les choses en face : sans la présence des animaux domestiques en des lieux parfois reculés, y compris dans des zones naturelles, et sans l'omniprésence des chasseurs, eux aussi autorisés à pratiquer leur loisir mortifère jusque sur les sites protégés, le loup n'aurait pas à craindre une nouvelle vague d'éradication, comme celle qui se profile à l'horizon.

Car au fond, nous sommes tous responsables de cette situation. Nous voulons une faune sauvage, libre et préservée mais nous ne voulons pas modifier nos habitudes alimentaires, ni renoncer à nous déplacer en voiture individuelle, ni abandonner tous les signes d'une vie confortable et aisée pour la plupart d'entre nous. Donc, nous construisons, nous urbanisons, nous rasons des forêts, et ensuite, quelle place reste-il pour nos grands prédateurs ?



Les médias sont tout aussi coupables, qui prennent plaisir à souffler sur les braises, quant à l'Etat, il nous a habitué depuis longtemps à céder aux lobbies du monde agricole et de la chasse, aux dépens de l'intérêt général.



Je ne peux que conseiller ce bel ouvrage, l'un des plus complets que j'ai pu lire à ce jour et qui est une mine d'information sur l'histoire politique du loup en France.

Un livre très complet qui fait le point sur la situation du loup en France, notamment sa politique. Donnant des arguments précis et chiffrés, il tente de réhabiliter le loup dans l'imaginaire, tout en faisant apparaitre les incohérences et la mauvaise foi du lobby des éleveurs, qui font tout pour le diaboliser et l'anéantir une nouvelle fois, alors même qu'ils pourraient tirer parti du loup, autrement que via les subventions qui ne font que les maintenir à flots.

Un très bon livre qui s'appuie sur des documents officiels pour nous parler de la Bête en excluant très rapidement la thèse du loup. Des témoignages d'époques et des théories plausibles qui s'articulent sur des comparaisons. A conseiller pour ceux qui s'interrogent encore sur la Bête du Gevaudan même si le mystère demeure encore aujourd'hui, livre à compléter du roman de Gérard Roche qui mêle fiction et réalité.

Du mois de juin 1764 à 1767, en Gévaudan( actuelle Lozère) des dizaines de personnes ont été attaquées, blessées, égorgées et parfois, partiellement dévorées par une bête mystérieuse. Malgré la mobilisation forcée de centaines de paysans pour des battues organisées par des chasseurs étrangers envoyés par le pouvoir Royal, la bête reste insaisissable et ne peut être détruite. Trois années durant, celle-ci continue ses ravages, attanquant essentiellement des femmes et des enfants, plus rarement des hommes adultes. Essentiellement des pauvres bergers car dans cette région âpre, austère et pauvre, c'est le travail essentiellement des enfants d'une dizaine d'années et des adolescents que de garder les troupeaux. De nombreux historiens en concluront qu'il s'agit d'attaque d'un ou plusieurs loups enragés sans doute et anthropophages sûrement. De plus, le loup s'attaquant à l'agneau, symbole Christique s'il en est, n'est-il pas tout désigné comme envoyé du diable? Pourtant pour qui connait un peu le loup, cette thèse ne tient pas la route; certes le loup est un prédateur qui n'hésitera pas, en cas de famine, à croquer l'une ou l'autre brebis égarée (moins souvent cependant que les chiens ensauvagés) . Mais le loup est un animal craintif qui fuit l'homme tant que ce dernier ne l'a pas acculé. Or la bête, elle attaque jusqu'au coeur des villages, traversant même selon certains témoignages un village à la sortie de la messe, vous imaginez la foule que cela représente à l'époque? Une bête qui traverse un troupeau sans faire aucun mal aux brebis pour attaquer spécifiquement les enfants qui garde le troupeau... Qui va aller jusqu'à charger les rabatteurs qui la pourchassent...L'auteur du présent ouvrage n'est pas un historien de formation mais un défenseur du loup, un passionné par la question de la bête et si ses thèses sont parfois purement spéculative, son propos est intéressant, accessible. Son approche plus naturaliste et éthologique du comportement et des aptitudes de la bête pose question: Comment la bête a-t-elle échappé trois années durant à tous les chasseurs à ses trousses? Comment a-t-elle pu parcourir des distances de parfois 40 ou 50 km entre deux attaques sans jamais être aperçue en chemin? Comment a-t-elle systématiquement semé les limiers qui étaient sur sa piste dans la région du Mont Mouchet? Quel animal peut emporter un corps de 50 kg facilement?

Alors, la bête complot ou pas complot?