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Citation de collectifpolar


Ce château plein d’images et de mystères, à présent, c’était chez moi. C’est moi qui avais les clés de l’énorme portail, l’allée qui serpente, ma voiture qui s’avance. C’est moi qui avais les clés de la double porte en chêne, en haut du perron. C’est moi qui actionnais le vieil interrupteur de porcelaine d’où sortait un fil gainé de nylon, qui faisait s’illuminer le vestibule, le grand lustre qui scintille. C’étaient mes chaussures qui crissaient sur le carrelage en mosaïque tandis que je refermais. Sur la gauche, le salon sentait l’ébène, mon salon. Au fond, la salle de billard, où je jouais jusqu’à très tard. Là-haut, une salle de bains d’ivoire contiguë à ma chambre. En face, une pièce quasiment vide, un piano juste au centre. C’était chez moi. Moi, le plus minable d’entre tous, je vivais aujourd’hui dans la plus belle demeure, tout le monde ici le savait sans rien y comprendre. Les enfants continuaient de grimper dans les arbres et de chercher une ombre. Les parents devaient leur dire de ne pas s’approcher. Peut-être m’apercevaient-ils quand je marchais dans le parc, un carré de seize hectares, planté d’arbres divers. Je m’y promenais, les mains croisées dans le dos, comme un châtelain sur ses terres.
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