Au premier abord, les films de Siodmak se veulent un témoignage lucide, souvent sardonique, de leur époque, dont ils éclairent les insuffisances, les interrogations, les angoisses. Siodmak s'est sans cesse évertué à dénoncer le trompe-l'oeil d'un monde qui vit du mensonge, qui se ment à lui-même comme aux autres.
Le roi Arthur et ses vaillants compères séduisent particulièrement l ère victorienne, baignée dans ce nouveau narcissisme collectif baptisé nationalisme.
D’autres considèrent le passé comme un alibi :de tous temps , écrivains et artistes s’en sont servis pour parler des problèmes contemporains , par mesure de précaution face aux princes , ou par choix esthétique . Certains l’utilisent à dessein afin de déguiser un discours propagandiste. Quant aux joyeux épicuriens (ou marchands de soupe) qui se contentent de faire du cinéma de divertissement en costumes, ils doivent eux aussi, répondre aux attentes de leur propre époque , prendre en considération ses représentations mentales stéréotypées, ses goûts , ses modes , les attentes du public et son degré d’inculture. Bref, quelle que soit l’approche choisie , le résultat ne peut être qu’un leurre plus ou moins relatif , puisque comme nous allons le voir , la mis en scène du passé est forcément un miroir du présent