Héyéhé
Yéhéyé
Héyéya
Tu as su faire
De chacun
De tes pas
Une prière.
Chaque jour
Tu saluais ton père,
Ta mère,
Et tes frères
Les arbres,
Et les autres,
Ceux qui bougent,
Je te salue,
Homme Rouge.
Héyéhé
Yéhéyé
Héyéya
Tu présentais
Au Grand Esprit,
Ton père,
La longue pipe
De la paix.
Comme tu savais aussi
Refermer
Tes mains rouges
Sur la hache
De tes guerres,
Je te salue,
Homme Rouge.
Héyéhé
Yéhéyé
Héyéya
Tu portes fièrement
Ton bel habit de plumes,
Et tu as su garder
Ta maison légère,
Claire et transparente
Comme l'écorce du bouleau.
Oh !
Homme
A la belle maison.
Claire, légère :
A la fois ronde et debout,
Je te salue,
Homme Rouge!
Moi, le visage pâle,
Aux jambes maigres
Et aux cheveux sauvages,
Je n'ai pas voulu que passent
Ces moments de mémoire
Sans raconter
Quelques-unes de tes histoires.
Je ne sais rien de toi,
Je ne suis pas savant,
Je ne le serai jamais.
Ce que je sais seulement,
C'est ce que je te dois:
Autrefois tu es venu
Bondir, danser et rire
Au beau milieu
De mes jeux d'enfant.
Alors pardonne
Si mes paroles
Ont pu parfois
Manquer ta vérité:
Ce n'était pas ma faute,
C'était ma liberté.
Je te salue,
Homme Rouge,
Homme Rouge,
Homme Rouge,
Homme !
Venez ! Venez petits yeux,
dans vos petites maisons dans ma tête.
Venez petits yeux !
Tout au début,
Au commencement du monde,
le Grand-Père, le Grand Esprit,
celui qui a créé toutes les choses,
a d'abord dû séparer le ciel de la terre.
C'est là que je l'ai aperçu, dans la télévision : mon premier fantôme. Il était tout blanc et puis on voyait pratiquement à travers lui. C'est comme s'il essayait de se sortir du ventre d'un gros oiseau de métal.
(...) Conter est un Art de la Parole; comme la Poésie. Mais il s'agit d'une parole particulière. La"parole conteuse" est une parole portée par un élan, un enthousiasme. C'est une parole puissante, magique. (...)
Page 8 de CONTER, UN ART? de Michel Hindenoch - réédition 2012 du Jardin des Mots
Le lendemain matin quand il est s'est réveillé, il venait de faire trois fois le même rêve. Oh, il s'est dit, ça c'est un rêve, il faut que je m'en occupe.