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2.8/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1970
Biographie :

Hugues Simard est né en 1970 à Paris. Il réside actuellement dans les Yvelines où il exerce le métier de bibliothécaire et de journaliste- pigiste.
Hugues Simard est l’auteur de The One, nouvelle publiée en 2010 aux éditions de La Volte dans l’anthologie Le Jardin schizologique – nouvelles apparues dans le miroir.
Hugues Simard signe son premier roman : Écrevisses de lune (ou le sablier sans fin) chez La Valette –Éditeur.

Source : lavalettediteur.fr
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"Il y a 25 ans, le Déluge" un livre de Mikaël Lalancette, préface de Eve-Marie Lortie. Vidéo : Les Films de la Baie - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Disponible en librairie : Renaud-Bray : https://bit.ly/3B45Jvy Indigo, Chapters : https://bit.ly/3yWgKNr Archambault : https://bit.ly/3xJeCIL Leslibraires.ca : https://bit.ly/36zWNzX - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - En savoir plus sur le livre : Du 19 au 21 juillet 1996, des pluies diluviennes s'abattent sur les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean, De Charlevoix, de la Haute-­Mauricie et de la Haute-Côte-Nord. Jusqu'à 275 millimètres d'eau tombent 50 heures durant, phénomène météorologique qui ne se produit qu'une fois tous les 10 000 ans. Les glissements de terrain se comptent par centaines, et près de 500 résidences sont réduites à néant. Dix personnes perdent la vie, dont trois enfants. On évalue à plus d'un milliard de dollars les dommages matériels causés par l'une des plus importantes catastrophes naturelles de l'histoire du Québec. Mais nulle somme d'argent ne saurait dédommager Richard Roy, réfugié pendant des heures dans un arbre avec sa fille, au fond d'une crevasse; ni Jason Paquet-Garceau, en deuil pour toujours de son frère et de sa soeur; ni Hugues Simard, dont la vie familiale vole en éclats au lendemain des inondations; ni les filles de Denis Samson et d'Hélène Racine, qui ont perdu leurs parents dans les eaux déchaînées du Saint-Laurent à la suite du naufrage de leur voilier. Mikaël Lalancette a recueilli les témoignages poignants de 25 personnes qui ont vécu cette tragédie et rappelle le titanesque travail de reconstruction – et de guérison – qu'elle a nécessité.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
http://findepartie.hautetfort.com/archive/2014/10/27/ecrevisses-de-lune-ou-le-sablier-sans-fin-d-hugues-simard-5477631.html

"Il y a quelques mois paraissait aux éditions La Valette un recueil de nouvelles d'Hugues Simard. Hugues est un ami, certes. Mais il est aussi un écrivain de la meilleure eau. Un as du fragment poétique et de la fulgurance, dont la nouvelle « The One » donnait un flamboyant aperçu dans Le Jardin Schizologique – mais pas seulement :Hugues, dont le verbe scintille d'un éclat surnaturel, nous entraîne dans un univers incroyablement poétique, hanté par la nostalgie d'un passé mythique – des lieux, des figures – et voué à réenchanter notre monde (dût-il pour cela réintroduire le dodo), à en dresser une carte secrète où se dessinent à l'encre d'or les artères et les ruelles de nos songes.

Dans les Ecrevisses de Lune (bel objet qui ne souffre que de ses nombreuses coquilles et parfois, jugeront d'aucuns, d'une certaine préciosité), dont les vingt-sept nouvelles (le nombre exact de livres du Nouveau Testament) sont rassemblées en neuf « livres » (neuf, le nombre des sphères célestes ou des cercles de l'enfer...) introduits en lettres pourpres par un arpenteur parisien sur les traces d'un Supérieur Inconnu, dans les Écrevisses, donc le temps s'écoule le long d'un écliptique où persistent des éclats de mémoire et de métaphores vives : à leur lumière (qui est aussi, est-il écrit dans « L'Archipel Iris », déflagration et démultiplication), les tracés relevés par notre Géographe révèlent l'immense étendue de notre inframonde – quelque chose, et je ne trouve pas plus juste image, comme l'âme du réel.

Dans « Le Théorème d'Olivier Larronde », Hugues Simard entreprend d'éclairer le mystères des Barricades – qui se révèlent être celles du temps, et nous découvrons dans « Nervalchimie » la dernière fille du feu dans les eaux de la Seine. Mais, des trois nouvelles du premier livre, m'a davantage frappé l'étrange « Archipel Iris », probablement inspiré de Anywhere Out of the World, un « petit poème en prose » de Charles Baudelaire [1], et peut-être des observations des Mascareignes par le poète lors de l'escale du Paquebot des Mers du Sud à Port-Louis en 1841. Un homme, un certain Charles, effectue sur son carnet un « relevé » des métaphores d'un archipel situé « au-delà de la mer du Nord, dans un creux de Baltique ». « Il fendit un banc d'oiseaux disséminé sur la plage, qui s'envola à son passage, comme une mer s'ouvre, un océan succédant à l'autre. Ce voile déchiré dans le débat des ailes laissa apparaître une maison sur les hauteurs, qui paraissait abandonnée. » Comme de bien entendu, les métaphores abondent ici, s'animent sous la plume ignée d'Hugues Simard – jusqu'au renversement ontologique d'une conclusion où la métaphore finit par acquérir une existence propre et, pour tout dire, très mystérieuse, encore que ce cristal énorme et fantastique au cœur de l'archipel, puisse renvoyer au « rocher de cristal » sur laquelle l'âme, « calme et solitaire » de l'auteur des Fleurs du Mal était assise dans « Les Bijoux »… Est-ce alors d'avoir contemplé un instant sa propre métaphore, qui a perdu le Charles de l'archipel Iris ?

Il n'est pas impossible que les disparitions d'Ernest Laviole, titulaire des « Grandes orgues de Saint-Eustache » pendant l'interprétation d'une partition alchimique, de l'étrange Monsieur C., Eugène de son prénom, dissous par le Mercurial dans la très fulcanellienne « Demeure alchimique » de Saint-Athanase, ou de frère Hieronymus au mont Sainte-Eulalie, ou encore la métamorphose de Mark H. dans « La Musique des Hauts-fonds » après la découverte d'un « piano synesthésique » en cristal, aient quelque rapport, elles aussi, avec cette sortie brutale de l'artiste hors de lui-même, avec la révélation d'un autre univers, tissé de nos songes, peuplé de nos désirs d'orient et de nos amours perdues, dont la nostalgie nervalienne constitue le sujet même du « Pélerinage à l'usine à gaz », sur les traces d'Eugène Canseliet (que sur les rives de la Tertre on appelle parfois, de peur sans doute de réveiller quelque démon pas très catholique, simplement « Monsieur C. »).

Chacun de ces textes, à dire vrai, peut être lu comme la métaphore de la puissance visionnaire de l'art, qu'il soit poétique, musical, pictural ou alchimique, parfois à la limite de la possession, comme dans « Le Cantique de frère Hieronymus » : « Un jour que Frère Hieronymus observait ses frères confectionner des statuettes de bois dans l’atelier, libérant patiemment du matériau le corps de saintes figures, il fut saisi par une intuition. De la même manière que les pieux santons naissaient sous les coups de ciseaux, prélevés sur le chêne brut dont la sculpture détachait chaque copeau, son chant était l'extraction d’une matière sonore préexistant dans l’invisible » et, toujours, comme une transmutation alchimique : la chair devient verbe, et le verbe peut emprunter mille et un visages, se faire cathédrale de sable (« Oraison funèbre pour le chevalier du mont Horeb »), s'anéantir dans le désert (« Le Train des sables ») se cristalliser (« L'Archipel Iris », « La Musique des Hauts-fonds »), changer une ville en vaisseau fantôme (« Submersion ») ou, suivant les préceptes d'un kabbaliste occulte, s'architecturer en une organique et terrifiante demeure (« Le Nautonier céleste »)… On perçoit, dans les Ecrevisses de Lune, la quête sans fin (comme le sablier du sous-titre) de l'œuvre ultime, celle qui peut changer le plomb en or ou, comme dans « La Symphonie Absinthe », plonger son auditoire, même innombrable, dans une transe hallucinatoire digne du miracle du soleil qui suivit la sixième apparition de la Vierge à Fatima.

C'est que, comme le veut l'intuition alchimique, confirmée par la science moderne, toute chose en ce bas monde est issue d'une même substance. Ainsi les artistes puisent-ils l'essence de leur œuvre à la source d'un passé mythique, découvert au hasard de leurs voyages et de leurs transports (fût-ce à bord d'une machine Rousselo-Wellsienne, comme dans son conte drolatique « L'homme qui était en avance d'une heure et quart sur son temps »). Parfois, ces expériences gnostiques relèvent d'accomplissements prophétiques. Ainsi Louis Alcarain voit-il dans le surgissement formidable d'une cathédrale engloutie au large de l'Irlande la réalisation d'une prophétie aztèque (« Soleils giratoires ») ; ainsi encore le narrateur de « Pèlerinage à l'usine à gaz » envisage-t-il la fameuse aurore boréale d'Eugène Canseliet comme les derniers feux avant l'apocalypse annoncée par Fulcanelli...

Mais c'est paradoxalement quand elle s'émancipe de sa dense et certes fascinante tapisserie d'histoire et de culture, quand elle se libère par quelque trouée lumineuse du poids des métaux lourds du temps dont est fait d'ordinaire son étoffe et que, suivant en cela le destin du Charles de « L'Archipel Iris », ses métaphores ne brillent plus comme les pièces maîtresses d'un cabinet de curiosité, fût-il du marquis de Baumes, mais flamboient d'un pur éclat poétique et charrient des univers entiers, autrement dit quand sa littérature cesse de scruter les spectres derrière son propre reflet pour, à l'image du « Phare oblique » ou de la tour de contrôle de « La baleine aérolithe », porter son regard sur l'ailleurs, quand il n'est plus question de passage vers les songes mais de les habiter depuis toujours, que la prose d'Hugues Simard, transportée vers une terra incognita à bord d'un Moby Dick mécanique, accède à ses plus hautes sphères.



« Au-delà de l’enceinte où la cité a été reléguée, depuis que ses habitants ont édifié un rempart contre l’invasion du songe, apparaissent et disparaissent des chimères à la surface des flots, à quelques pas du rivage. De fantomatiques caravelles s’éclipsent ainsi au moment où elles semblent devoir toucher terre, pour aller ressusciter quelques miles plus loin, comme brusquement rapatriées par l’horizon dont elles sont filles, ou encore déportées en latitude, orient ou occident, par caprice ou nécessité, cela reste impénétrable. De ces positions nouvellement acquises, illusions non moins puissantes, elles répètent un identique et lent pèlerinage vers le récif, semé d’invisibilités intermittentes, dont le labour des flots semble inexorable, sans que jamais quelqu'abordage ne vienne en briser le sortilège, sans que jamais, par le pouvoir ascensionnel de la rotation, ces odyssées circulaires ne viennent conjurer leur condition de vaisseaux fantômes, les émanciper de l’intangible prison d’un mensonger cristal de vision... »

Du haut de son aérostat, le narrateur de « Quimper Athanor », somptueux portrait de l'artiste en cité philosophale, observe l'étrange ballet des pêcheurs d'or de la ville-forteresse assiégée par les chimères, et maintenus en vie par la certitude qu'un jour émergera des flots une mythique et resplendissante Atlantide. Comment ne pas y entrevoir la métaphore, la plus vive qui soit, du processus de création tel que l'auteur ne cesse de le mettre en scène, creusant son obsessionnel sillon tout au long du recueil ?"


[1] « En es-tu donc venue à ce point d’engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal ? S’il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. — Je tiens notre affaire, pauvre âme ! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l’extrême bout de la Baltique ; encore plus loin de la vie, si c’est possible ; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu’obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d’un feu d’artifice de l’Enfer ! »

(extrait de Anywhere Out of the World / N'importe où hors du monde de Charles Baudelaire).
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Nous ne fixâmes ce soir-là aucune date afin de nous revoir, ce qui eût été pure hérésie pour des êtres qui venaient d’expérimenter la vacuité du temps fixe tel que le perçoit l’homme occidental.

Ce fut à la faveur d’un nouveau hasard que je revis Olivier Larronde. Le moins extraordinaire de cette rencontre ne fut pas de la voir se produire à un moment où je songeai précisément à lui. Je remontai le fleuve du boulevard Montparnasse et, au moment où je dépassai la gueule du métropolitain à la station Saint-Placide, je fus frappé par la pertinence du rapprochement qui pouvait se faire entre les arabesques précises de sa poésie et les volutes de métal végétal imaginées par Guimard.

Une même beauté, dont on ne pouvait se lasser, par la grâce d’un mouvement tout en courbes naissantes et de l'effloraison rapide du matériau, d’une grande suggestivité, tout un lierre magique qui enchantait l’âme…

Mon œil eut à peine le temps de ricocher de la rampe Art nouveau à la terrasse du café voisin, que j’aperçus à l’angle de celui-ci, accolée au boulevard, la silhouette d’Olivier Larronde, en un profond exil intérieur. Il était devenu ce pauvre hère en haillons de djellaba qu'ont décrit certains journalistes à la fin de sa vie, borborygmant sa misère et

son égarement, ayant laissé en Orient dont il revenait une partie de son esprit, comme Rimbaud et Nerval avant lui.

Je l’abordai aussitôt. Très heureux de me revoir, il m’invita à sa petite table ronde et m’expliqua sans plus tarder combien nos rencontres l’avaient profondément marqué.

La conversation reprit son cours exactement là où nous l’avions laissée, comme si ne s’étaient écoulées que peu d’heures, une simple nuit tout au plus, au lieu des deux mois passés. Le temps n’avait apparemment plus de prise réelle sur notre société.

Je l’avais déjà circonvenu sur l’essentiel des plus récentes découvertes dans le domaine de la physique et ce fut l’une des raisons pour laquelle cette dernière conversation fut plus silencieuse que les deux précédentes, l’autre étant qu’Olivier semblait déjà habiter l’autre côté du miroir, où le temps a complètement cessé d’actionner le mécanisme des horloges.

Il était un Narcisse sauvé par le contre-plongeon, à reculons, de son reflet trompeur.

Il ne s’exprimait plus que par bribes, d’une grande densité poétique au demeurant.

Sans pouvoir retranscrire ses termes exacts, je me rappelle par exemple qu’il compara à des Giacometti les ombres défilant sur le boulevard dans le flou igné de la fin juin, charpentes dénudées, révélées, sculptées par le temps lui-même, se dressant et semblant grandir toujours jusqu’à la voûte céleste, comme si leur être était en expansion illimitée, en migration vers le territoire atemporel où elles rejoindraient le poète.

Il me confia qu’il avait répété l’expérience du temps plein, subrepticement, en empruntant le funiculaire de Montmartre.

Il avait surtout revécu le phénomène, avec une force décuplée, un jour qu’il croisa un noir américain dans une galerie souterraine du métropolitain “ jouant de son saxophone comme d’un accélérateur de particules ”, pour reprendre ses propres termes...
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Voilà un roman qui tient par son style. Un narrateur rencontre un inconnu qui lui inspire des chroniques oniriques d' un Paris secret, mais aussi sur Versailles et sur la Bretagne (Finis terrae). Un lecteur exigeant en tirera un plaisir intense. Ce livre a une capacité d'envouter, de changer le regard du lecteur cultivé. Pour amateurs de poésie et de littérature qui sort de l'auto fiction et du témoignage gnan gnan..".moi Christine F...."
Un bel effort éditorial aussi avec l'impression couleur des "rencontres", une superbe couverture interprétant les lames de tarot dont il est question dans le livre. Une livraison rare.
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