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Citation de Woland


[...] ... A première vue, c'était assez déprimant. La plupart [des Portoricains qui s'exprimaient] avaient l'air aussi naïfs qu'ignorants. Ils n'avaient pas lu les brochures de l'Office du Tourisme portoricain, ils ne connaissaient pas les publicités financées par les producteurs de rhum, ils n'avaient pas la moindre idée du Boom : tout ce qu'ils voulaient, c'était New-York. Un document accablant, qui m'a entièrement éclairé sur leurs raisons de s'expatrier. Je ne dis pas qu'elles se tenaient, mais c'étaient leurs raisons : simples constats tirés par des êtres que je ne pourrais jamais comprendre puisque j'avais grandi à Saint-Louis, moi, dans une maison avec deux cabinets de toilette, que j'avais fréquenté le terrain de football, les soirées d'étudiants, l'école de danse, que j'avais vu et fait plein de choses, mais que je n'avais jamais été portoricain.

Il m'est soudain venu à l'esprit que ces gens-là quittaient leur île à peu près pour les mêmes raisons qui m'avaient poussé à fuir Saint-Louis, à abandonner mes études et à envoyer au diable tout ce que j'étais censé désirer dans la vie, ou plutôt tout ce qu'on m'avait conditionné à désirer. Et je me suis demandé ce que j'aurais bien pu raconter si un journaliste était venu m'interviewer à Lambert Airport le jour où je m'étais envolé pour New-York avec deux valises, trois-cents dollars en poche et une enveloppe bourrée d'articles que j'avais publiés dans un canard de l'armée ... [...]
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