Vos interlocuteurs capitalistes affirment qu’un ordre social nouveau est impossible parce qu’il faudrait changer la nature humaine. « Il y aura toujours des pauvres et des riches » disent-ils, comme on disait il y a quelques siècles « Il y aura toujours des nobles et des roturiers », comme Aristote disait il y a plus de deux mille ans « Il est dans la nature humaine qu’il y ait des esclaves ».
Et l’on confond ainsi de siècle en siècle, de société en société, de privilège en privilège, la nature humaine avec les formes sociales transitoires qui la déterminent un moment sans la captiver à jamais.
Jean Jaurès, Préface à l’ « Enquête sur la question sociale en Europe » de Jules Huret (Librairie académique Perrin, 1897).
Le bazar de la Charité se composait, intérieurement, d'une série de comptoirs très coquettement installés où les dames patronnesses vendaient au profit de plusieurs établissements charitables, à leur aristocratique clientèle, des objets d'art, des bibelots, des tableaux, des bijoux, des ouvrages de librairie et une foule de pièces provenant de dons.
Les principales vendeuses étaient :
Duchesse d'Alençon, duchesse d'Uzés, duchesse de la Torre ; princesse Koutchoubey, princesse de Mésagne ; marquises de Laigle, de Lubersac, d'Oilliamson, de Bouthillier, Costa de Beauregard, de Champagne ; comtesses Gicquel des Touches, Greffules, Foy, d'Aussonville, de Vileru, de Rochefort, d'Armailli, Molitord, de Murard, de Lupé, Dzyatinska, de Montlaur ; vicomtesses d'Anglemont et de Malézieu ; baronnes de Saint-Didier, de Fonscolombe, de Grancey, de Ladoucette, d'Huart, de Précourt ; générales Février, Lefrançois, Renaud ; Mmes Leprévôt, Hoskier, Duruflé, Froment-Meurice, Jules Archdéacon, Jubert, Guillaume Beer, Sohège, Darlu, Jacobs, Gréan, Albert Laniel, Valentin, Le Glay, Edouard André etc.
Le monde est fait pour aboutir à un beau livre, déclare Stéphane Mallarmé à Jules Huret.
Voilà des semaines que je me raconte des histoires à moi-même pour ne pas commencer à écrire. Mais la vérité vraie, je la connais à présent : je n'ai pas encore écrit parce que j'étais trop fatigué. Au commencement, je ne m'en rendais pas compte; je me figurais qu'ayant passé toute la journée dehors, pris coup sur coup des voilures, des trains, des tramways, regardé, écouté, accumulé des notes sur mon carnet, je n'avais pas travaillé, et que, le soir venu, je pourrais me mettre à l'ouvrage. Mais pour seulement vivre dans cette atmosphère violente, dans ce fracas gigantesque et continuel de fer retentissant, on est soumis à une dépense nerveuse considérable. Quand arrivait le soir, j'étais fourbu, et malgré mon bon vouloir, le mécanisme des formules ne fonctionnait pas.