Comme chaque fois, les jeunes violonistes ont joué un à un le morceau qu'il leur avait demandé de préparer la semaine précédente. Tous sont sympathiques et talentueux, mais pour le professeur, l'essentiel leur manque : le sens inné du violon. Un équilibre indéfinissable, comme le charme d'une femme. Il rêverait de les détourner d'une voie trop scolaire, en leur dessillant les yeux, en leur inculquant la nécessité de s'ouvrir au monde, d'oublier ce qu'ils ont appris pour mieux revenir ensuite au violon.