Le Führer ne faisait que vider les mots de leur contenu pour les remplir d'émotion, dire et redire des mensonges jusqu'à ce que leur scansion narcotique en fit des vérités, transformant de simples consignes en symboles. oui, Arturo était conscient du fait que le nazisme ne fonctionnait qu'avec de l'imagination, des slogans et du ressentiment. Il ne pouvait cependant pas s'empêcher, lui non plus, d'être fasciné par la caresse irrationnelle de ces paroles, des mots qui ne s'adressaient pas à l'intellect mais au coeur, et en appelaient à l'inconscient, à la panique qu'éprouve tout individu confronté à la liberté.