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Citation de enkidu_


Djelâl al-din Rùmï fait dire par Dieu à Moïse dans une révélation :

« Les amateurs de rite sont une classe, et ceux dont les cœurs et les âmes sont embrasés d'amour en forment une autre ».

Et Muhyi al-dïn ibn 'Arabi :

« Il fut un temps où je blâmais mon prochain si sa religion n'était pas proche de la mienne ;
« Mais maintenant mon cœur accueille toute forme : c'est une prairie pour les gazelles, un cloître pour les moines,
« Un temple pour les idoles, et une Ka'ba pour le pèlerin, les tables de la Thora et le livre saint du Qorân.
« L’amour seul est ma religion, et quelque direction que prenne sa monture, là est ma religion et ma foi ».

Et de nouveau Djelâl al-dîn :

« Si l'image de notre bien-aimé est dans le temple des idoles, c'est une erreur absolue de tourner autour de la Ka'ba ; si la Ka'ba est privée de son parfum, elle est une synagogue. Et si nous sentons dans la synagogue le parfum de l'union avec lui, elle est notre Ka'ba ».

L'Islam, nous le voyons, n'est pas excepté de cette indifférence confessionnelle. On attribue à Tilimsânï, un disciple d'ibn ‘Arabï, cette parole hardie : « Le Qorân est purement et simplement shîrk (v. ci-dessus, p. 37) ; la reconnaissance de l'unité n'est que dans notre parole (c'est-à-dire la parole sûfie) ».

Dans ces déclarations sur l’indifférence des attributs confessionnels par rapport au but unique auquel la religion doit conduire, s'exprime aussi, à côté de la tendance à la plus haute tolérance (« les chemins qui mènent à Dieu sont en aussi grand nombre que les âmes des hommes »), l'idée que les confessions troublent et retardent la marche vers ce but. Elles ne sont pas des sources de la vérité ; celle-ci ne peut être découverte au moyen des querelles des différentes confessions.

« Ne reproche pas aux soixante-douze sectes leurs querelles ;
« Parce qu'elles ne voient pas la vérité, elles frappent à la porte de la fable » (Hâfiz.

Ce n'est pas l'expression d'une conviction isolée que fait entendre l'ami du philosophe Avicenne, le mystique Abû-Sa'ld Abu-l-Khaïr :

« Tant que mosquées et medrasas ne seront pas complètement dévastées, l’œuvre des Kalender (derviches) ne sera pas accomplie ;
« Tant que foi et infidélité ne seront pas complètement semblables, pas un seul homme ne deviendra un vrai musulman ».

Dans cet ordre d'idées, les Sùfîs se rencontrent avec les libres-penseurs de l'Islam, qui arrivent au même résultat en se fondant sur d'autres considérations. (pp. 142-143)
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