– Les migrations par cette route ont-elles repris ? s’informa Marini, brisant ce moment ou affleuraient trop de sentiments intimes.
Magris se redressa contre le dossier de son fauteuil, en jouant avec le stylo qu’il tenait entre les doigts.
– Elles n’ont jamais cessé et les données dont nous disposons attestent de ces chiffres en hausse. Au début, ces réfugiés fuyaient les guerres balkaniques, et maintenant ils viennent de beaucoup plus loin : cette route est désormais la seule pour rejoindre l’Europe du Nord, la destination finale de leur périple, mais le parcours devient chaque jour de plus en plus périlleux.