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Citations de Ilaria Tuti (258)


[...] c'étaient les choses simples qui prêtaient à l'âme un peu de réconfort ,
comme lorsqu'elle courait pieds nus ,
enfant ,
dans les vignes ,
l'été ,
soulevant derrière elle un nuage de poussière et de rires .

Elle pouvait encore sentir le parfum minéral de la terre rôtie par le soleil ,
des pierres salines ,
l'âcreté des sarments encore verts
et la douceur des acacias en fleur .
La sueur ,
l'amertume des fleurs de pissenlit ,
les gouttes de vin sur les lèvres
volées au verre du grand-père .

La substance même de la félicité .
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L'absence de couleur de ces images jurait avec les tons vifs et chaotiques de la pièce. Elle les avait achetées sur un marché aux puces, quand elle avait encore envie, en fin de semaine, de sauter dans sa voiture et de parcourir des kilomètres à la recherche d'objets qui finiraient par constituer son nid. Un nid qui n'en était jamais vraiment devenu un, qui l'avait vu seule la plus grande partie de sa vie. Il lui avait fallu beaucoup de temps pour se libérer de cette tristesse. En mettant un pied devant l'autre, elle avait continué de marcher, de respirer, de rester debout, en dépit de tout. Sans s'égarer, en se pardonnant.
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La solitude était une colocataire discrète, qui jamais n'envahissait les espaces et qui laissait tout tel quel. Elle n'avait ni odeur, ni couleur. C'était une absence, une entité qui se définissait par opposition comme un vide, mais qui existait : c'était elle qui faisait trembler la tasse d'infusion entre les mains de Teresa...
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L'enfant s'approcha de sa mère, qui lui posa une main sur l'épaule. Leurs corps ne s'effleurèrent pas.
- Bonjour, Diego, le salua Teresa avec douceur. Je suis le commissaire Battaglia, mais tu peux m'appeler Teresa.
Il l'observa sans prononcer un mot. Le tremblement des pleurs était passé, laissant place à la curiosité.
- Tu as quel âge ? enchaîna-t-elle ?
- Dix ans, répondit la mère à sa place, sans lui laisser le temps de décider s'il devait ou non se fier à cette inconnue. Diego souffre de bégaiement.
Cette phrase s'abattit sur le petit garçon comme une condamnation, et Teresa le vit frémir sous le coup de l'humiliation. Elle en éprouva de la colère pour lui et de la peine pour cette femme qui semblait dénuée de toute émotion. Cette aridité n'était pas récente, le deuil n'y était pour rien.
Prends ton fils dans tes bras, pensa-t-elle irritée et attristée. Serre-le-fort, couvre le de baisers. Tiens le contre ta poitrine, c'est la seule chose à laquelle elle devrait servir.
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Unis contre le monde extérieur et aveugles par commodité, envers leurs propres fautes.
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"J'ai choisi d'être libre."
Libre de cette guerre, que d'autres ont décidée pour nous. Libre de la cage d'une frontière, que je n'ai pas tracée. Libre d'une haine qui ne m'appartient pas et du marécage du soupçon. Quand tout autour de moi était mort, j'ai choisi l'espérance.
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Qui pouvait affirmer que l'avenir n'était que désespoir ? L'oubli était peut-être un ingrédient du bonheur et il s'agissait là d'un voyage au bout de la nuit.
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[...] le dévouement présuppose une part de renoncement à sa liberté, y compris celle de la pensée.
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L’homme primitif survit en nous, de sorte que n’importe quel groupe humain peut reconstituer la horde primitive.
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Il l'aimait, pourtant ; mais entre eux, le vide avait pris la place de la complicité.
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Ces enfants constituaient une famille les uns pour les autres, et voilà pourquoi ils protégeaient leur secret. Un secret innocent, qui pourtant mettait tous les jours à l'épreuve leur capacité à exclure le monde de leur groupe. Elle se rappela combien la loyauté était importante, à cet âge, et à quel point, chose incroyable, elle devenait fragile entre adultes.
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Un jour ou l'autre, il faudra que quelqu'un m'explique ce qu'est un monstre, fit-elle. Nous les appelons ainsi mais en attendant, nous sommes incapables de changer de chaîne quand on parle de tueurs semblables aux informations. Car nous savons qu'ils sont en réalité comme nous : des êtres humains. C'est ce qui nous captive, de reconnaître une part d'eux en nous-mêmes.
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Quand il serait grand, Mathias voulait devenir vétérinaire, et toutes les occasions étaient bonnes pour apprendre. "L'observation, c'est deja pour la moitié de l’apprentissage, lui avait enseigné un jour son grand-père. Ensuite, le reste est affaire de preuves, et encore de preuves."
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J'ai appris dans les livres que la réalité est notre interprétation personnelle des faits. Nous déployons sans relâche une étoffe sur les personnes et les choses, nous en ordonnons les plis avec nos jugements, ou alors nous les créons avec nos doutes.
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N'oubliez pas, nous marchons en ce monde sur le toit de l'enfer en regardant les fleurs.
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Il y avait quelque chose d'étriqué dans le fait de retourner à la routine d'une journée quelconque après avoir posé les yeux sur un mort : une sorte de vigueur infâme, le soulagement de na pas être à la place du défunt.
Des gens meurent tous les jours, se remémora Teresa. C'était la vie sous une autre forme. En être témoin, pourtant, était dérangeant. Cela signifiait que l'on jouissait de son souffle quand, ailleurs , un autre être pleurait le dernier souffle de celui qui avait cessé de respirer. C'était inéluctable et cruel : c'était humain.
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Il se frotte les mains dans une bassine, impulsivement je voudrais lui dire que le sang ne s'en ira pas, jamais, parce que c'est ce que chacun de nous cherchera à faire : effacer ce qui lui a contaminé l'âme.
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La prison était un labyrinthe dans lequel I' esprit pouvait s'égarer, s'enferrer dans les angles vifs des réseaux entrecroisés de centaines d'existences qui étaient emprisonnées à l'intérieur. Il n'y avait rien de naturel dans cette géométrie privée de tous les jeux de la fantaisie, faite pour maintenir l'homme dans un univers de confinement en totale opposition avec les courants impétueux et capricieux de la vie. Ce n'était pas une sanction imposée pour rééduquer, mais un châtiment, et franchir le seuil de cet univers supposait d'en accepter l'ombre sur soi, d'en respirer l'odeur métallique, cruelle, masculine. Cela supposait d'accepter, I'espace d'un instant, de se laisser enfermer. Teresa ne s'habituerait jamais à cette impression de sentir ces vies peser sur elle ; au-delà des murs épais, des barreaux, des portails qui les maintenaient à distance, ces vies trouvaient le moyen de la frôler. Elles étaient enragées, tout simplement désespérées.
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Après la grotte, où le Sliva se jetait dans un bassin profond entre des blocs de rochers érodés par le temps, la cascade était immobile : seuls de minces filets d'eau s'écoulait le long des stalactites lisses et transparentes.
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Ce n'était que maintenant que Teresa s'était rendu compte de la manière dont la population traitait les touristes : comme un mal nécessaire auquel il ne fallait pas laisser entrevoir ce qu'elle pensait de la situation. Elle avait compris qu'elle ne recevrait aucun soutien et aucune collaboration de ce noyau très ancien, inviolable, forgé par des siècles d'isolement. Elle avait ordonné à Parisi d'enquêter sur les rapports de force au sein du village, sans en informer Knauss. Il leur fallait trouver le maillon faible, celui qui serait disposé à parler : un exclu, comme eux, qui, soit du fait de son mécontentement, soit en raison de son désir d'attirer l'attention, serait en mesure de leur révéler les péchés du village.
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