AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de DelaunayDominique


Chemin emprunté je ne sais quand pour je ne sais où, mes pas plus lourds que le ciel qui les couvre vont leurs doutes. Pourquoi un sentier plutôt qu'un autre ? A quoi servent les questions ? On ne retient ni l'eau ni son rêve d'aller. On ne garde pas l'air traversé. On ne possède rien de ce qui nous parcourt. On est une réponse que l'on ne comprend pas. Un orage retenu derrière la montagne où monte le matin. Une lumière croise le vitrail mauve des lavandes. Une odeur de menthe persiste aux épaules du jour. Chaque caillou, chaque bruissement, chaque battement, font route. Le temps ne passe pas, c'est nous qui passons. Allège-toi ma fille, ainsi va la vie, respire.
Ile Eniger Hors Saison Chemin de plume 2017 page 14

On tombe parfois de haut à l'intérieur. Mon père, ma mère, où êtes-vous qui m'avez faite et laissée. Où êtes-vous, si loin si près que la compréhension fissure et fond en larmes. C'est un temps périlleux de marche sans appuis, d'existence dépouillée. La mue se quitte au crépuscule, que suis-je dans cette grande conversion ? La lanterne brisée du monde blesse mes pas. Tout tremble quand vivre joue avec des allumettes. Je cherche une certitude, une seule, qui vaille.
Ile Eniger Hors Saison Chemin de plume 2017 page 25

Est-ce que l’écrivant est prêt à être seul ? Seul, sans retour d’ascenseur, sans réconfort de groupe, sans consolation d’écho, sans rallier la nébuleuse des rassurants effets miroirs ? Seul dans l’intégrité de sa voix nue hésitant sur le chemin inconfortable. Seul sans caution magique. Seul dans l’ombre immense. Avec pour unique secours, cette étoile abstraite et lumineuse dont il ne connaît pas le nom mais qui, un jour, l’a appelé par le sien.
Ile Eniger Hors Saison Chemin de plume 2017 page 42

Nos vies ont sans doute un sens jusque dans les écueils, les erreurs, les refus, les acceptations. Vieillir -je veux dire grandir- est rude et exigeant. Il touche à l'acuité d'un réel occulté par les illusions dont on ne s'aperçoit qu'elles sont illusions qu'après les avoir traversées. Un vivant décapé, in commode, oblige alors à ne plus vivre d'ersatz mais de la seule réalité. Dans cet ajustement, se crée un état de joie, l'absolu vacance. Une bienveillance
Ile Eniger Hors Saison Chemin de plume 2017 page 45

À vouloir vivre comme un roi on devient un esclave. Ceux qui s'affichent partout sont nulle part. Quand l'homme se prend pour Dieu, les dieux disparaissent dans le chaos.
Ile Eniger Hors Saison Chemin de plume 2017 page 48

Les mots tombent goutte à goutte. Seuls, démunis, sans ombres rassurantes. Écrire me relie au silence, au fil du brin d’herbe, à la voix du ruisseau, à l’amplitude d’une aile d’oiseau. Écrire décolle les vieilles croûtes, ôte les artifices, cherche l’eau pour la soif. Depuis longtemps, quelque chose étonne ma vie, la tient debout par bouts de ficelles, bricolages bancals et passages d’étoiles.
Ile Eniger Hors Saison Chemin de plume 2017 page 50

Même quand on les lui tend, jamais la vie n'enfile ses pantoufles
Ile Eniger Hors Saison Chemin de plume 2017 page 69

Malgré les ossuaires, le soleil reviendra, il revient toujours.
Ile Eniger Hors Saison Chemin de plume 2017 page 72
Commenter  J’apprécie          00









{* *}