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Citation de Bookycooky


Comète promenait son être musical partout où il allait. Il ne faisait rien sans musique. Il écrivait en musique, il pensait en musique, il cuisinait en musique, il respirait en musique......La musique de Wagner laissait craindre le pire. Une journée périlleuse, qui présageait l’orage. Le Comète le plus enflammé pouvait alors surgir, sa voix retentissant comme un coup de tonnerre pour une fadaise, échouer à monter un ailloli aussi ferme que d’habitude par exemple. Un jour comme celui-ci, il pouvait réciter du Rubén Darío ou du Quevedo les larmes aux yeux (s’il avait définitivement raté un ailloli assez ferme) ; en revanche, s’il avait confectionné le plus parfait des aillolis, au prix de nombreux œufs, il se régalait quelques heures plus tard d’un repas copieux, et dans ce cas il changeait de musique. Schubert indiquait qu’il cuisinait un plat délicieux et inattendu en t’attendant, la tête emplie d’idées sereines. Quand Schwarzkopf chantait des lieder de Strauss, il était le plus souvent assis mélancoliquement sur le canapé, prenait des notes sur ses carnets si caractéristiques, lisait Spinoza et levait les yeux vers la fenêtre dans l’espoir d’apercevoir une brume épaisse. Quand il chantait ces mêmes lieder, c’était qu’il se rasait, content de sortir dans un but agréable, assister à une réunion entre amis, petit-déjeuner de pilchards salés, donner le cours qu’il avait envie de faire. S’il écoutait les Variations Goldberg, il était probablement plongé dans l’un de ces problèmes mathématiques qui le tourmentaient de temps à autre. Mais quand tu entendais le chanteur mexicain Jorge Negrete ou un chant révolutionnaire nicaraguayen ou mexicain, tu savais que des frijolitos et des tacos de toutes sortes t’attendaient, ainsi que de nombreux émois et une longue siesta. La musique de Schönberg ou de Cage annonçait la froideur de l’entomologiste. Et quand Charlie Parker jouait, tu n’avais simplement rien à attendre (il ne s’apercevrait même pas de ta présence).
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