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3.78/5 (sur 43 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Lleida , 1959
Biographie :

Imma MONSÓ, née à Lleida en 1959 a étudié la philologie française à Strasbourg et à Caen avant de se spécialiser dans la linguistique appliquée. Elle enseigne les langues étrangères et commence à écrire en 1996, année ou paraissent un recueil de nouvelles, La Femme pressée est son premier roman traduit en français.

Un jour, tout de même, Imma Monsó s'est laissé persuader de proposer à un éditeur ce qui allait devenir son premier roman, No se sap mai ("On ne sait jamais"), sorti en catalan en 1996. Non seulement il est accepté tout de suite, mais il reçoit également un certain nombre de récompenses littéraires qui, dans son pays du moins, projettent Monsó dans la lumière. A partir de là, l'engrenage est lancé. L'écrivain va continuer de publier, une demi-douzaine de romans et des recueils de nouvelles. Elle glane d'autres prix.








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Source : www.laffont.fr, .lemonde.fr
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
....est-ce que ce n’est pas parce qu’il ne se passait rien d’intéressant au paradis que les deux autres ont créé un événement, et qu’ensuite ils ont été fichus dehors ?
–Bon, ces deux-là ne sont pas non plus des modèles à suivre… Il se rend compte du paradoxe, mais il continue : –… et l’événement auquel tu fais allusion a entraîné le péché mortel et le malheur…
–Mais aussi le progrès.
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.....dans l’espoir de pouvoir lui adresser un jour la parole, elle entama secrètement la lecture de la Critique de la raison pure. Quand elle assista un matin à une scène qui la laissa pantoise. Assise à côté de Comète, une collègue lui racontait avec force détails très ennuyeux la perte d’une boucle d’oreille, situation qu’elle exposa en l’accompagnant d’une description détaillée du bijou. Elle précisa où elle l’avait perdue (chez elle) et comment elle avait demandé à son fiancé de l’aider à la chercher. Elle ne lui épargna pas le style direct souvent utilisé par les femmes pour relater les faits : « Je lui ai dit : “Pere, aide-moi à chercher ma boucle d’oreille.” Il m’a répondu : “Bien sûr. Pas de problème !”, et j’ai précisé : “D’après moi, elle est ici, à la maison.” » Elle rapporta qu’elle l’avait dépeinte au fiancé (nouvelle description de la boucle d’oreille), détailla tous les endroits où ils l’avaient cherchée et révéla comment, finalement, elle l’avait retrouvée. Après ce récit, débité d’un ton soporifique, elle ôta sa boucle d’oreille afin que Comète l’admire longuement. Lot, qui imaginait que rien n’intéressait moins Comète que des boucles d’oreille, n’en croyait pas ses yeux. Pour couronner le tout, la fille termina son récit en apothéose par une réflexion sur le hasard (elle osait lui faire part d’une réflexion sur le hasard !) d’une absolue banalité. Mais qui tombait à pic ; l’ampleur du hasard était telle qu’une semaine plus tard... elle avait perdu la deuxième boucle d’oreille.
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Comète promenait son être musical partout où il allait. Il ne faisait rien sans musique. Il écrivait en musique, il pensait en musique, il cuisinait en musique, il respirait en musique......La musique de Wagner laissait craindre le pire. Une journée périlleuse, qui présageait l’orage. Le Comète le plus enflammé pouvait alors surgir, sa voix retentissant comme un coup de tonnerre pour une fadaise, échouer à monter un ailloli aussi ferme que d’habitude par exemple. Un jour comme celui-ci, il pouvait réciter du Rubén Darío ou du Quevedo les larmes aux yeux (s’il avait définitivement raté un ailloli assez ferme) ; en revanche, s’il avait confectionné le plus parfait des aillolis, au prix de nombreux œufs, il se régalait quelques heures plus tard d’un repas copieux, et dans ce cas il changeait de musique. Schubert indiquait qu’il cuisinait un plat délicieux et inattendu en t’attendant, la tête emplie d’idées sereines. Quand Schwarzkopf chantait des lieder de Strauss, il était le plus souvent assis mélancoliquement sur le canapé, prenait des notes sur ses carnets si caractéristiques, lisait Spinoza et levait les yeux vers la fenêtre dans l’espoir d’apercevoir une brume épaisse. Quand il chantait ces mêmes lieder, c’était qu’il se rasait, content de sortir dans un but agréable, assister à une réunion entre amis, petit-déjeuner de pilchards salés, donner le cours qu’il avait envie de faire. S’il écoutait les Variations Goldberg, il était probablement plongé dans l’un de ces problèmes mathématiques qui le tourmentaient de temps à autre. Mais quand tu entendais le chanteur mexicain Jorge Negrete ou un chant révolutionnaire nicaraguayen ou mexicain, tu savais que des frijolitos et des tacos de toutes sortes t’attendaient, ainsi que de nombreux émois et une longue siesta. La musique de Schönberg ou de Cage annonçait la froideur de l’entomologiste. Et quand Charlie Parker jouait, tu n’avais simplement rien à attendre (il ne s’apercevrait même pas de ta présence).
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Comment ne pas regretter cet univers où l'alcool , les idées, les femmes, les rêves coulaient à flots, où l'on jouissait de la vie et où l'imprévu surgissait à chaque rencontre ? Comète (né au pied d'une vigne, à la Brassens) vénérait l'alcool. Il en avait côtoyé les risques en certaines occasions, et il avait eu la chance de savoir en tirer le meilleur et de se libérer du pire. Sans jamais renier son attirance. Il ne joua jamais non plus à l'enfant terrible qui se fait passer pour plus canaille qu'il n'est : il avait passé les bornes alors qu'il aspirait au calme et à la prudence, qu'il transmettait. Quand un ami lui racontait que le médecin lui avait interdit de boire, il le rassurait : "On se soûlera de paroles, va, on regardera la lune jusqu'à l'ivresse".

page 207
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Comète mettait ici en évidence l’ambiguïté de la relation entre charisme et pouvoir. En effet, pour réussir à commander, il faut désirer le faire. Et pour savoir commander, souvent, il faut ne pas le vouloir. D’où le paradoxe insoluble qui expliquerait une grande partie de la vie politique et sociale, sinon la totalité.
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Manger peu ne suffit pas ; au contraire, rien n’est meilleur pour la santé que de ne pas manger, dans une époque où toutes les denrées comestibles nous intoxiquent peu ou prou.
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Il me faudra donc mettre de l’ordre dans ce réseau routier de mots, ne pas trop dévier, car autrement qui sait ? Un ordre simple, par exemple. Chapitres A, chapitres B. Dans les chapitres A, je parlerai de la façon dont nous nous sommes connus, de nous, de la vie avec lui. Dans les chapitres B, j’évoquerai la façon dont je l’ai perdu, la vie sans lui. Cela me servira aussi à moi comme règle simple, mnémotechnique (car je suis légèrement dans la confusion dernièrement) : A d’attachement, d’amour, A d’allégresse, A d’abri, pelotonnée tout contre lui. B de barbare, B de brutal, B de blanc, vide désertique, B de bourgeonner à nouveau. Facile à se rappeler.
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Lot n’eut plus d’autre solution que de lire en lui, car en romancière qu’elle était, elle lisait dans les pensées. C’est l’une des particularités communes aux romanciers et aux paranoïaques. Mais tandis que les paranoïaques sont convaincus de lire exactement les pensées, les romanciers savent qu’ils peuvent se tromper, simplement ils tentent leur chance. Lot essaya de lire en lui, ce qui n’était pas facile, et encore moins de profil.
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Mais pour qu’un « maintenant » ait lieu, il faut que d’un mal de vérité tourmentant quelques-uns naisse une vérité qui s’impose à tous. Il faut qu’une vérité historique ou judiciaire se dégage des disputes politiques, et, souvent, qu’un génocide se distingue d’une guerre. Or, du mal de vérité issu de la destruction du réel naît une vérité sans autorité, défendue par une science et un droit discutés à leur tour, portée par des témoignages qui ne sont pas des preuves. La vérité ici ne « triomphe » jamais, et la guerre devient l’argument du mensonge
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Il avait fait demi-tour lentement et il revenait sur ses pas, en direction du chêne. – Est-ce qu’on peut revenir un instant à la réalité, dit-il. Seulement pour te demander quelque chose. Visiblement irrité, Guillem vit les requins s’évanouir et abandonner la scène au milieu du tapis de feuilles mortes qui recouvrait la clairière. – Je sais, je fiche tout en l’air, mais j’ai besoin de savoir si tu es déjà allé jusqu’au bout tout seul… – Jusqu’au bout ? Qu’est-ce que tu veux dire par « jusqu’au bout » ? – Est-ce que tu es déjà venu dans la clairière… pour inspecter la voiture de plus près… – Non. Je l’ai toujours regardée d’ici. Je t’attendais pour le combat final… Son ton démontrait qu’il le regrettait. – Et… combien de fois est-ce que tu l’as vue bouger ? – Je ne l’ai jamais vue bouger, mais je sais qu’elle se déplace tous les jours parce que, depuis une semaine, quand je monte tôt le matin, elle n’est pas là, et quand je viens plus tard, elle y est, vers midi, ou à l’heure de la sieste. Donc, potentiellement, elle peut se déplacer à n’importe quel moment… – Ce n’est pas très rassurant, non ? – Si c’était rassurant, on ne serait pas là.
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