Parce que le tyran souffre toujours, répondit Berg visiblement calmé par le fait d’exprimer ses arguments. Il souffre, poursuivit-il, d’une part à cause de lui-même, d’autre part à cause de son ambition inassouvie : et comme il ne pourra jamais régner complètement sur les autres – et c’est effectivement impossible puisqu’il existe toujours un dernier refuge inexpugnable, ne serait-ce que l’asile ou la mort – il finit par se retourner contre lui-même. Vous savez, je pense parfois que le martyr est le tyran le plus parfait. C’est du moins la forme la plus pure de tyrannie, devant laquelle tout le monde s’incline…