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Citation de chroniquesassidues


Book, fermant les yeux, revoyait comme s'il y était les images de la catastrophe, que la télévision avait gravées à jamais dans sa mémoire. Les poissons morts couvrant les terrasses comme une neige argentée, les mouettes agonisant éventrées sur les antennes, les maisons flottant déracinées, les bateaux emportés par la marée venant se fracasser sur les Alpes, les habitants affolés grimpant sur les tables, puis les armoires, puis les toits, l'eau les poursuivant comme un serpent furieux, abattant murs et fondations ; les taureaux espagnols devenus fous se jetant dans l'écume et se noyant l'un après l'autre ; les détenus d'une prison dans une petite ville d'Italie, oubliés de tous dans la panique et noyés comme des rats ; la vieille squelettique à Ephèse, refusant de prendre la main des sauveteurs, comme si survivre ne valais guère mieux que disparaître, comme si elle ne voyait plus bien la différence, tandis que l'eau escaladait centimètre par centimètre son visage impassible, puis le recouvrait tout entier. Le visage de cette vieille marquait la fin de l'époque des réactions raisonnées.
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