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Citation de Nastasia-B


Il marchait sur le bas-côté de la grand-route, le regard perdu au loin, dans l'azur, au-dessus d'une chaîne de collines en pente douce, coiffées de nuages d'été immobiles, roulés en boules. Le vent lui frappait rudement le visage, gonflait sa barbiche tendre, décolorée par le soleil. Les larmes lui venaient souvent aux yeux, il les essuyait d'un doigt sale et calleux et de nouveau, le regard fixe, contemplait devant lui le mirage aveuglant. […]
Il était jeune, de haute taille, légèrement voûté, et marchait à grands pas, avec assurance. Des bottes en caoutchouc, un bonnet d'hiver déchiré, un sac de voyage aux épaules, un chaud manteau râpé, tout cela lui allait bien, sans lui peser ni le gêner. […]
Ses yeux bleus, aux paupières rougies, ne considéraient rien avec attention, ne s'arrêtaient jamais un peu longtemps sur un objet, erraient dans les lointains, les nuages blancs, s'embuaient de larmes, puis se reprenaient à voir, sans penser. Sa canne de noisetier, un peu verdie par l'herbe, sonnait sur l'asphalte. Des buissons s'approchaient furtivement de la grand-route, de grands, d'antiques bouleaux l'accostaient rêveusement, puis, s'en écartaient sans bruit, impuissants à cacher l'immense étendue des champs.

LE PÈLERIN, I.
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