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Citation de LeslecturesdeLily


[...] elle s'inquiète pour son chien, il n'a pas mangé depuis deux jours. Votre angoisse : qu'il ait encore plus faim que vous. La suite est un murmure : "Si vous aviez quelques pièces." Je cherche dans mes poches, je crains qu'il n'y ait rien ou presque, préviens, que vous ne soyez pas déçue. Mon fils écoute, vous oubliez d'avoir un petit mot gentil pour lui, fait pour attendrir le coeur des parents, la coutume le veut mais vous êtes trop oppressée et lasse, anxieuse comme tout pour votre chien. Je ne vous juge pas, vous vous débrouillez avec la vie. Je la sens, votre humiliation à mendier, à devoir arrêter une mère qui emmène son fils à l'école. Qui tenait votre main il y a dix ans ? Qui vous emmenait à l'école ? Aviez-vous déjà un chien, enfant ? Vous me faites penser au jeune Marius sous la plume d'Hugo : "À ce moment de l'existence où l'homme a besoin d'orgueil parce qu'il a besoin d'amour. À l'âge de manger cette chose inexprimable qu'on appelle de la vache enragée. Chose horrible, qui contient les jours sans pain, les nuits sans sommeil, les semaines sans travail, l'avenir sans espérance, les humiliations, la dignité refoulée, les besognes quelconques acceptées, les dégoûts, l'amertume, l'accablement. On apprend comment on dévore tout cela, et comment ce sont souvent les seules choses qu'on ait à dévorer." Cosette n'aurait pas rencontré Valjean , elle serait vous, cette jeune fille, avec à la place de la poupée fabuleuse un chien affamé.
P66/67
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