Ce que je vois en rouvrant les yeux est plus glaçant que l’hiver de la Côte-Nord. Mon haleine se fige dans le soleil froid. L’orignal blanc est là, juste devant la fenêtre. La bête que j’ai écrasée sous les roues de mon train me dévisage de ses yeux vides d’où s’écoulent des larmes rouges. Sa grosse tête trône sur une table de bois. Secouée, je me replie à l’intérieur et ferme la fenêtre. C’est quoi cette mise en scène débile ? Qu’est-ce que je fous ici ?