Il y a peu de bruits après la fin du monde. Cette terre est comme une aube traînante de novembre, la cendre soie et brume. Elle étouffe et veloute la plaine, s'effiloche en traînées noires là où furent les champs d'oyats, se perd dans le scintillement clair du sable. Au-dessus naviguent sous le vent les nuages du bel été. [...]
Il fait si beau ! Tant de gaieté ne sied pas à ce déploiement de gris, pense-t-on vaguement, presque à regret. Le regard va entre le souvenir ondoyant de la forêt et cette désolation lunaire. maintenant, le paysage est dans le ciel. Il va falloir s'habituer.