Par tempérament, TolstoÏ n'était pas visionnaire. Il voyait dans leur entière multiplicité, la masse d'objets et de situations sur la terre; avec une clarté sans égale il en saisissait l'essence individuelle, et surtout reconnaissait ce qui les divisait. Toute doctrine réconfortante cherchant à réunir, à relier, à synthétiser, à déceler des substrats cachés et des connexions internes qui, tout en n'étant pas apparentes à l'oeil nu, garantissent cependant l'unité de toutes choses (...) toutes ces doctrines Tolstoï les rejetait avec dédain et sans difficulté. (...)Néanmoins, il aspirait à trouver un principe d'explication universelle, c.à.d. à percevoir les ressemblances, les origines communes, le but unique ou l'unité dans la diversité apparente du bric-à-brac désordonné qui meuble le monde.
(pp.98-99)