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Citation de Resistant


Bayezîd sait la bataille déjà perdue, mais il lui reste encore un dernier baroud d’honneur à mener devant l’Histoire. Tamerlan a fait la preuve de sa supériorité stratégique, mais il ne peut se résoudre à le laisser le vaincre sans avoir au moins lavé son nom de tout soupçon de lâcheté. Alors que tous ou presque l’ont abandonné, jusqu’à son beau-frère et même certains de ses propres fils, il peut encore compter sur la loyauté sans failles de ses cinq mille janissaires, prêts à couvrir le sol d’Ankara de leur sang pour défendre leur honneur, et le sien. (...) Le sultan Bayezîd en personne se saisit d’une hache et s’enfonce dans les rangs des Tartares pour n’en ressortir que couvert du sang de ses ennemis ; il perdra au passage un œil dans la mêlée. (...) Les pertes de Tamerlan, exceptionnellement disproportionnées, s’élèvent alors à plus de quarante mille hommes. Partout, les corps tartares jonchent la plaine, et le petit-fils de Tamerlan lui-même, Muhammad Sultân, est blessé à de multiples reprises par la furie des janissaires. Le dernier carré ottoman, quant à lui, a été réduit au fil des heures à un peu moins de trois cents hommes... L’honneur sauf, ils décident alors de tenter de s’échapper du champ de bataille et parviennent à franchir les lignes ennemies à la faveur de l’obscurité de la nuit et du chaos omniprésent dans les lignes tartares pour se répandre dans les montagnes avoisinantes. Dans la poursuite qui s’ensuit, la monture de Bâyezîd est victime d’une flèche ennemie, faisant s’effondrer au sol le sultan, qui est capturé après un dernier baroud d’honneur de sa garde rapprochée. Mains et pieds liés, il est amené devant Tamerlan, paisiblement installé devant une partie d’échecs, qui ne peut s’empêcher d’éclater de rire. “Tu as tort de me prendre en dérision, car ma situation actuelle aurait tout aussi bien pu être la tienne en ce jour !”, s’exclame Bâyezîd, ce à quoi Tamerlan répond : “Je ne me moque pas de toi, je ris de l’ironie d’Allâh qui a partagé le destin de ce monde entre un borgne et un boîteux !”
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