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Citation de Resistant


Son appel au renouveau de l’ijtihâd, qu’il exerce lui-même avec audace en défendant des avis singuliers et même des positions inédites dans l’histoire du droit musulman, ne fait toutefois guère l’unanimité - et il s’agit là d’un euphémisme. Ces conflits intellectuels se doublent bien souvent d’inimitiés personnelles, et deux nouvelles grandes polémiques viendront ainsi émailler la fin de vie d’ibn Taymiyyah : en 718AH (1318), son avis juridique sur le divorce, qui lui vaut cinq mois de prison dont il ne sera libéré que par l’intervention personnelle du sultan ; et enfin, en 726AH (1326), sa condamnation du culte des saints, qu’il refuse de mettre en veille malgré les menaces du pouvoir. Cette fois, le souverain ne pourra rien pour lui : interdit d’émettre des fatwas, privé de ses livres et de son matériel d’écriture, il est incarcéré une dernière fois à la citadelle de Damas. Il y restera plus de deux ans, jusqu’à sa mort de maladie, en cellule, le 26 dhû al-qidda 728AH (26 septembre 1328).
S’ils étaient finalement parvenus, après trois décennies d’efforts, à le faire taire, ses adversaires ne pourront empêcher le formidable hommage populaire de venir témoigner de l’homme qu’il était... Il faudra ainsi trois salat al-janâza pour permettre aux plus de deux cent mille croyants rassemblés entre la grande mosquée des Omeyyades et la citadelle de Damas de venir rendre à leur sheykh un dernier hommage ; une affluence qui fit, semble-t-il, de la prière funéraire d’Ibn Taymiyyah les secondes funérailles les plus attendues de l’Histoire islamique après celles de son prédécesseur Ahmad ibn Hanbal. Sa tombe sera, pour l’anecdote, la seule laissée intacte après la destruction par les autorités coloniales françaises du cimetière des soufis où il était enterré aux côtés de son frère ; les équipes de démolition locales avaient farouchement insisté pour que son lieu de repos, “trop saint pour être touché”, soit laissé en paix.
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