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EAN : 9782956444091
512 pages
Ribât Editions (01/04/2020)
5/5   5 notes
Résumé :
Une communauté se définit tant par l’avenir auquel elle aspire et les valeurs par lesquelles elle vit au quotidien que par les exemples passés auxquels elle se réfère. Tel est donc le but de ce modeste ouvrage : rendre hommage à ces hommes qui ont fait la civilisation islamique et dont la vie et la mort ne sont pas seulement des vestiges d’hier mais aussi des sources d’inspiration pour aujourd’hui et demain.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre très bien écrit et facile d'accès (et de compréhension). Il permet de faire connaissance avec une série de héros musulmans dans les grandes lignes pour ensuite aller lire leur biographie en détail si nécessaire. Un livre que je conseille à tous.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Du côté de son ancienne secte, l’on ne décolère pas et la tension ne cesse de croître. Dès son départ, Elijah Muhammad avait annoncé la couleur en affirmant que de tels hypocrites méritaient de voir leur tête tranchée. Quelques mois plus tard, Louis Farrakhan lâche qu’un homme tel que lui mérite à la mort, et les menaces se font chaque jour plus précises. Mais Malcolm X n’en a cure ; il a goûté à la pureté de la Foi et rien ne pourra en détourner son cœur. “Je ne m’inquiète pas, assure-t-il ainsi à des journalistes. Je suis un homme qui a cru mourir vingt ans plus tôt, et je vis comme un homme qui est déjà mort. Je ne ressens pas la moindre peur à l’égard de quiconque ni de quoi que ce soit en ce monde.” Il est toutefois bien conscient de son inévitable destin, celui-là même auquel son activisme intransigeant et sa profonde sincérité devaient invariablement le mener : “Si je suis encore vivant à la publication de ce livre, ce sera un miracle” se confie-t-il à son biographe Alex Haley.
Sept jours après qu’un cocktail Molotov ait frappé sa maison alors qu’il était endormi aux côtés de sa famille, le 19 shawwal 1384AH (21 février 1965), Malcolm X se présente ainsi à l’Audubon Ballroom, en plein cœur de Harlem, pour abreuver de sa verve légendaire quatre cents de ses partisans, dont son épouse enceinte Betty X et ses quatre filles. Une dispute, semble-t-il triviale, éclate dans la foule. Alors que l’orateur les appelle au calme, un homme fonce sur lui et l’abat de son fusil à canon scié ; Malcolm, touché au ventre, s’écroule vers l’arrière. Deux complices s’avancent à leur tour et vident leurs revolvers - vingt-et-un coups à la poitrine, à l’épaule, aux bras et aux jambes - sur El-Hâjj Mâlik ash-Shâbazz avant de s’enfuir. Peu après son arrivée à l’hôpital, sa mort est prononcée. (...) Malcolm X n’était, en tout cas, pas dupe du traitement médiatique qui lui serait réservé post mortem : “Après ma mort, ils feront de moi un raciste, quelqu’un de colérique qui inspire la peur. Je ne suis pas raciste. Je ne crois en aucune forme de ségrégation. Le concept du racisme m’est étranger.” Et de s’étendre à ce sujet en une citation largement reprise : “Les médias sont l’entité la plus puissante sur Terre. Ils ont le pouvoir de faire des innocents des coupables, et des coupables des innocents, et ceci est le pouvoir - car ils contrôlent les esprits des masses. (...) Si vous n’êtes pas attentifs, les journaux vous feront haïr les opprimés et aimer les oppresseurs.”
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Au matin du vendredi 10 muharram de l’an 61AH (10 octobre 680), al-Husayn se réveille donc pour trouver les troupes omeyyades prêtes au combat et alignées contre lui. Sans attendre, il se présente face à eux et les harangue de sa puissante voix, dressé sur son chameau :
« Ô gens de Koufa, je sais que mes paroles ne me sauveront pas. Mais je veux parler, pour établir votre responsabilité devant Allâh et ma propre innocence avant que la lutte ne s’engage. Vous savez tous que je suis le fils de Fâtimah, fille du Messager d’Allâh ﷺ‬, et le fils de ‘Alî, cousin du Prophète ﷺ‬ et premier croyant. Ja’far était mon oncle, Hamza, le prince des martys, était l’oncle de mon père et al-Hasan était mon frère, dont le Prophète ﷺ‬ a dit qu’il était le seigneur des jeunes du Paradis. Si vous croyez en Allâh et en la mission de mon grand-père, le Messager d’Allâh ﷺ‬ dites-moi quel crime j’ai commis pour que vous attentiez à ma vie ! (...) Mon peuple, depuis que je suis avec vous, je n’ai versé le sang d’aucun d’entre vous, et je n’ai pris le bien de personne ; par quel crime, à vos yeux, ai-je donc mérité la mort ? Je demeurais à Médine près du tombeau de mon grand-père ﷺ‬, et vous ne m’y avez pas laissé. Je suis allé à Makkah, et vous m’avez appelé, vous, gens de Koufa, par des lettres et des messagers. Maintenant, je vous dis comme a dit Mûsâ au peuple de Pharaon : Si vous ne me croyez pas, écartez-vous afin que j’aille au sanctuaire d’Allâh, j’y demeurerai jusqu’à ce que je quitte ce monde. C’est dans l’autre monde qu’il deviendra manifeste qui a eu le droit pour lui et qui a mal agi ! »
Face au silence assourdissant qui s’empare alors de la plaine, al-Husayn conclut :
« Louange à Allâh, car vous n’avez désormais aucun argument auprès d’Allâh et de Son Messager ﷺ‬ ! »
Après avoir échangé son chameau contre un cheval plus adapté au combat, il se dresse sur sa monture, aligne ses maigres troupes, lève les yeux vers le ciel et lance :
“Ô Allâh, Tu es mon Consolateur en toute affliction, ma richesse en toute adversité, ma force en tout malheur et mon Protecteur en toute circonstance.”
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Son appel au renouveau de l’ijtihâd, qu’il exerce lui-même avec audace en défendant des avis singuliers et même des positions inédites dans l’histoire du droit musulman, ne fait toutefois guère l’unanimité - et il s’agit là d’un euphémisme. Ces conflits intellectuels se doublent bien souvent d’inimitiés personnelles, et deux nouvelles grandes polémiques viendront ainsi émailler la fin de vie d’ibn Taymiyyah : en 718AH (1318), son avis juridique sur le divorce, qui lui vaut cinq mois de prison dont il ne sera libéré que par l’intervention personnelle du sultan ; et enfin, en 726AH (1326), sa condamnation du culte des saints, qu’il refuse de mettre en veille malgré les menaces du pouvoir. Cette fois, le souverain ne pourra rien pour lui : interdit d’émettre des fatwas, privé de ses livres et de son matériel d’écriture, il est incarcéré une dernière fois à la citadelle de Damas. Il y restera plus de deux ans, jusqu’à sa mort de maladie, en cellule, le 26 dhû al-qidda 728AH (26 septembre 1328).
S’ils étaient finalement parvenus, après trois décennies d’efforts, à le faire taire, ses adversaires ne pourront empêcher le formidable hommage populaire de venir témoigner de l’homme qu’il était... Il faudra ainsi trois salat al-janâza pour permettre aux plus de deux cent mille croyants rassemblés entre la grande mosquée des Omeyyades et la citadelle de Damas de venir rendre à leur sheykh un dernier hommage ; une affluence qui fit, semble-t-il, de la prière funéraire d’Ibn Taymiyyah les secondes funérailles les plus attendues de l’Histoire islamique après celles de son prédécesseur Ahmad ibn Hanbal. Sa tombe sera, pour l’anecdote, la seule laissée intacte après la destruction par les autorités coloniales françaises du cimetière des soufis où il était enterré aux côtés de son frère ; les équipes de démolition locales avaient farouchement insisté pour que son lieu de repos, “trop saint pour être touché”, soit laissé en paix.
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Le peuple-martyr du Rif, écrasé sous les bombes et les obus, implacablement gazé depuis les cieux et la mer, a désormais bien trop souffert et les victimes civiles se comptent par dizaines de milliers. Le 14 dhû al-qidda 1344AH (26 mai 1926), ‘Abd el-Krîm, soucieux d’épargner d’inutiles nouveaux tourments aux siens, se rend aux Français en son quartier-général de Targuist - non sans avoir dénoncé, en un émouvant plaidoyer, l’ignoble “civilisation du fer” des Occidentaux :
“Vous avez de grosses bombes, vous êtes donc civilisés ; je n’ai que des cartouches de fusil, je ne suis donc qu’un barbare.”
Après cinq ans de défi lancé à la face du monde, la vaillante République du Rif se disloque et s’effondre sous les coups de boutoir du colonialisme le plus outrancier.
Exilé sur l’île de la Réunion pendant plus de deux décennies en compagnie de ses proches, son fondateur déchu laissera une forte impression à ses geôliers par sa dignité de tous les instants ; ainsi de Robert Montagne, un ancien officier de marine et conseiller de Lyautey impliqué dans les négociations de sa reddition, qui le décrira comme “un homme intelligent, équilibré, au jugement droit, fidèle à la parole donnée, profondément religieux, ouvert à l’amitié et aux nobles sentiments, qui commandait l’estime.”
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Malcolm X écrit:

« Jamais je n’ai connu d’hospitalité aussi sincère, de fraternité aussi bouleversante que celles des hommes et de femmes de toutes races réunis sur cette vieille Terre Sainte, patrie d’Abraham, de Mohamed et des autres prophètes des Saintes Écritures. Jamais je n’ai été honoré comme ici. Jamais je ne me suis senti plus humble et plus digne.

L’Amérique a besoin de comprendre l’islam, parce que c’est la seule religion qui ignore le racisme.

Ce pèlerinage m’a obligé à réviser certaines idées qui étaient miennes, à rejeter certaines conclusions auxquelles j’étais parvenu.

Au cours des onze journées que j’ai passé ici, dans le monde musulman, j’ai mangé dans le même plat, bu dans le même verre, dormi dans le même lit (ou sur le même tapis) j’ai prié le même Dieu que mes coreligionnaires aux yeux les plus bleus, aux cheveux les plus blonds, à la peau la plus blanche.

Dans leurs paroles comme dans leurs actes, les musulmans » blancs » sont aussi sincères que les musulmans » noirs « d’Afrique nigériens, soudanais, ghanéens.

Nous sommes véritablement frères. Parce qu’ils croient en un seul Dieu, ils excluent toutes considérations de race de leur esprit, de leurs actes, de leurs comportements.

J’ai pensé en les voyant que si les blancs américains admettaient l’Unicité de Dieu, ils pourraient peut-être admettre l’unicité de l’homme et ils cesseraient de s’affronter, de nuire à autrui pour des raisons de couleur.

Le racisme étant le véritable cancer de l’Amérique, nos » chrétiens » blancs devraient se pencher sur la solution islamique du problème ; solution qui a fait ses preuves, et qui pourrait peut-être intervenir à temps pour sauver l’Amerique d’une catastrophe imminente.

Celle-la même qui s’est a abattue sur l’Allemagne raciste et qui finit par détruire les allemand eux-mêmes.

Chaque heure passe ici en Terre Sainte m’a permis de mieux comprendre le problème racial en Amérique.

On ne saurait blâmer le noir pour son agressivité dans ce domaine. Il ne fait que réagir à quatre siècles de racisme conscient de la part des blancs.

Mais si le racisme américain mène au suicide, je crois que les jeunes blancs de la nouvelle génération, ceux des universités, verront ce qui crève les yeux.

Je crois que nombre d’entre eux opteront pour la vérité spirituelle. C’est le seul moyen qu’ait encore l’Amérique d’éviter le désastre. »

Autobiographie de Malcolm X
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Présentation du livre par Thomas Sibille de la Librairie al-Bayyinah "Le Roman des Andalous" de Issâ Meyer aux Editions Ribât.
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