Nous nous ennuyons dans la ville, il n'y a plus de temple du soleil.
(...) Nous nous ennuyons dans la ville, il faut se fatiguer salement pour découvrir encore des mystères sur les pancartes de la voie publique, dernier état de l'humour et de la poésie :
BAIN-DOUCHES DES PATRIARCHES
MACHINES A TRANCHER LES VIANDES
ZOO NOTRE-DAME
PHARMACIE DES SPORTS
ALIMENTATION DES MARTYRS
BÉTON TRANSLUCIDE
SCIERIE MAIN-D'OR
CENTRE DE RECUPERATION FONCTIONNELLE
RUE DES VOLONTAIRES PROLONGÉE
PENSION DE FAMILLE DANS LE JARDIN
HÔTEL DES ÉTRANGERS
RUE SAUVAGE
Et toi oubliée, tes souvenirs ravagés par toutes les consternations de la mappemonde, échouée aux Caves Rouges de Pali-Kao, sans musique et sans géographie, ne partant plus pour l'hacienda où les racines pensent à l'enfant et où le vin s'achève en fables de calendrier. Maintenant c'est joué. L'hacienda, tu ne la verras pas. Elle n'existe pas.
il faut construire l'hacienda.