Nous sommes devenus extravagants, nous vénérons la nouveauté, presque religieusement. Nous nous fatiguons des choses bien avant qu’elles s’usent, et, d’ailleurs, elles s’usent plus vite que par le passé. Et même si nous ne nous sommes pas fatigués de ce que nous avons, nous savons que ce sera démodé quelques mois après notre achat. Moi, je vis dans un pays où, loin de sombrer dans l’excès, les gens ont souffert du manque - surtout de liberté. Je vois à présent combien d’entre eux se tournent avec espoir vers un avenir prometteur d’abondance. Il y aura dons plus de biens, et plus d’ordures. Y aura-t-il plus de bonheur ?
(p.108) – « Brève méditation sur l’ordure »