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Citation de SZRAMOWO


Paul Petrovitch Kirsanof avait passé sa première enfance sous le toit paternel avec son frère Nicolas ; puis on l’avait fait entrer au corps des pages. D’une beauté remarquable, suffisant, un peu moqueur et d’une irascibilité coquette (c’était la mode à cette époque), il ne pouvait manquer de plaire. À peine eut-il reçu l’épaulette, qu’il alla dans le monde. On l’accueillait partout avec empressement ; il prenait ses aises, abusait de ses succès et faisait mille folies ; mais cela ne lui nuisait pas. Les femmes en raffolaient ; les hommes le traitaient de fat, et lui portaient secrètement envie. Il vivait, comme nous l’avons déjà dit, avec son frère qu’il aimait beaucoup, quoique celui-ci ne lui ressemblât en rien. Nicolas Petrovitch boitait légèrement ; il avait une petite figure assez agréable, mais triste, les yeux voilés et doux, les cheveux rares ; il était paresseux, mais lisait aussi volontiers, et fuyait le grand monde. Paul ne passait jamais les soirées à la maison ; il s’était fait une réputation de hardiesse et d’agilité bien méritée (le premier il avait mis à la mode parmi les jeunes gens du monde les exercices gymnastiques), et n’avait lu en tout que cinq ou six brochures de Chateaubriand. Capitaine à l’âge de vingt-huit ans, une carrière brillante lui était ouverte lorsque tout changea brusquement.
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