Ivar Lissner

Toute espérance, toute pensée humaine vise plus haut que le monde sensible, aspire à l’éternel.
C’est la particularité de l’homme d’être bien plus esprit que chair.
Lorsque l’homme réalisa le bond de la pensée orientée ves les choses visibles - de la pensée concrète - à la pensée abstraite, il vit s’ouvrir l’ère ineffaçable de son commencement.(...)
Ce qui nous menace et effraie n’est pas l’accroissement du nombre des humains mais l’accroissement de la matière inerte, l’abondance, la convoitise qui doit pallier l’absence de l’être.
Plus sera grand le nombre d’objets qui nous entourent, moins serons-nous capables de leur insuffler la vie.
D’autre part, la surabondance d’objets manufacturés - dépourvus d’âmes - efface le souvenir. Elle tue la nature spirituelle dans l’homme.
L’Occident ne mourra que lorsqu’il aura assassiné l’esprit, pas plus tôt. (...) La matière n’est pas seulement dépourvue de vie, elle est irréelle.
L’homme seul peut lui insuffler esprit et vie (...)
Il s’agit donc de bien saisir que la faim de nourrture spirituelle sera toujours plus grande que la faim d’objets et que c’est la connaissance de cette vérité qui nous permettra de sauver le monde dans lequel nous vivons.
Comme la spirtualité a toujours culminé dans la pensée religieuse, toutes les grandes choses en ce monde sont nées de la croyance en Dieu ou ans les dieux. Elle est également la base de toutes les civilisations.
En les examinant on s’imprègne toujours davantage de cette vérité. (page 2-3)

Je crois que l’homme a toujours consacré à la vie de l’esprit la plupart de ses forces vives, qu’il a toujours essayé de dépasser le monde perceptible par les sens pour atteindre à la sphère surnaturelle. (page 3)