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Citation de gabrielleviszs



« — Retourne-toi, Z.
— Pourquoi?
Il y eut un long silence. Puis Phury sortit d’une voix amère :
— Tu ne m’as jamais dit merci.
La tête de Z pivota d’un coup.
— Quoi?
— Tu ne m’as jamais dit merci.
— De quoi, bordel?
— De t’avoir sauvé, bon sang. Je t’ai sauvé de cette pute qui t’avait enchaîné. Je t’ai sauvé de ce qu’elle te faisait subir. Et tu ne m’as jamais dit merci. (Phury avança jusqu’à son frère, s’échauffant de plus en plus.) J’ai passé un putain de siècle à te chercher. Ensuite je t’ai fait évader de ce putain de château. Et j’ai sauvé ta putain de vie...
Zsadist se retourna et se pencha en avant, les bottes plantées dans le sol, l’index tendu vers Phury comme une arme braquée.
— Et tu veux une auréole pour ça? Tu peux attendre longtemps. Je ne t’ai jamais rien demandé. Je n’ai jamais rien demandé à personne. C’est toi qui as voulu faire ça – à cause de ton complexe de Bon Samaritain.
— Si je ne t’avais pas sorti de là, tu n’aurais pas eu Bella.
— Et si tu ne l’avais pas fait, elle ne serait pas en danger de mort. Et tu veux de la gratitude? Trouve-la ailleurs, parce que ce n’est pas vraiment ce que je ressens pour toi en ce moment.
Les mots semblèrent résonner dans la nuit, comme s’ils cherchaient d’autres oreilles pour se répandre.
Phury cligna des yeux, puis se retrouva soudain à parler de choses qu’il avait gardées sur le coeur bien trop longtemps.
— J’ai enterré nos parents tout seul. Il n’y avait que moi pour leur rendre les derniers hommages. Que moi pour allumer leur bûcher...
— Je ne les connaissais même pas! Pour moi, c’étaient des étrangers. Comme toi, avant que tu te pointes...
— Ils t’aimaient.
— Pas assez pour me chercher, bordel. Qu’ils aillent se faire foutre! Tu crois que je ne sais pas à quelle vitesse il s’est arrêté? Je suis retourné à la maison, et j’ai suivi la piste à partir de ce tas de cendres que tu avais laissé. Je sais exactement jusqu’où mon très cher père a été avant d’abandonner. Tu crois que je m’intéresse à un mec pareil? Il m’a laissé tomber!
— Tu étais bien plus vivant à leurs yeux que je ne l’ai jamais été. Tu étais partout dans cette maison. Tu étais tout pour eux.
— Bordel, arrête de geindre, aboya Zadiste. Tu ne veux quand même pas que je pleure sur ton sort, non? Tu n’as vraiment aucune idée de ce que j’ai vécu.
— J’ai perdu ma putain de jambe pour toi.
— C’est toi qui as choisi de venir. Si tu regrettes la façon dont ça a tourné, j’en ai rien à foutre. Et c’est pas mon problème. »


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