Passé Pont-L’Abbé et Saint-Jean-Trolimon, la route de Saint-Guénolé filait droit sur la pointe, dans la direction du soleil et de l’océan. L’arrivée à la Torche était étonnante. La lande rase portait quelques fermes trapues, adossées au vent, et des arbres rabougris, tortueux, recourbés comme de petits vieux, et des haies de tamaris. Pour nous qui arrivions de la campagne assez charmante de Sainte-Marine, avec ses champs de pommiers et ses prés verts, habitée de résidences de vacances en briques et chaumières coquettes entourées de jardinets à roses roses et hortensias bleus, nous avions l’impression de pénétrer dans la sauvagerie.