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Citation de lafilledepassage


Penser était dangereux. Marcher était dangereux. Parler, respirer, toucher étaient dangereux. Les éclats se ruaient de toutes parts à l’assaut, les signes aux grands bras pleins d’éclairs bondissaient devant les yeux. La page blanche immense était étendue comme un piège sur le monde, elle attendait le moment où tout serait vraiment effacé. Les hommes, les femmes, les enfants, les animaux et les arbres bougeaient derrière ces peaux transparentes, et le soleil mitraillait de toute sa chaleur blanche et dure. Tout était comme ça, il n’y avait probablement rien à faire. Et un jour, sans doute, on serait devenu pareil aux autres, un vrai signal de lumière, à l’angle d’un carrefour, une lampe un peu clignotante, un peu étoile aux rayons effilochés, prisonnière du dessin. On ne pourrait plus dire non, ni fermer les yeux en s’en allant. On aurait sa vie d’insecte fanatique, tout seul au beau milieu des autres, et on dirait oui, oui, je t’aime, tout le temps.
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