- Un jour viendra bientôt, peut-être, où nul ne rentrera, dit-il (Aragorn). Alors, il y aura besoin de courage sans gloire, car nul ne se souviendra des exploits accomplis dans l'ultime défense de vos foyers. Mais ces exploits n'auront pas été moins vaillants pour être restés sans éloges.
Et elle (Eowyn) répondit :
- Tout cela revient à dire : vous êtes une femme, et votre place est à la maison. Mais quand les hommes seront morts au combat, dans l'honneur, vous pourrez brûler avec elle, car les hommes n'auront plus besoin d'un toit. Mais je suis de la Maison d'Eorl, et non une femme servante. Je puis monter à cheval, je sais manier l'épée : et je ne crains ni la souffrance, ni la mort.
- Que craignez-vous donc, madame ? demanda-t-il.
- Une cage, dit-elle. Vivre derrière des barreaux, jusqu'à ce que l'habitude et la vieillesse s'en accommodent, et que l'espoir d'accomplir de hauts faits soit au-delà de tout souvenir et de toute envie.
(Nouvelle traduction de D. Lauzon)