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Citation de Lamifranz


Ali-Baba

(Rapport d’un brigadier des Régies Municipales de Rabat)

Nous, Rossi Jean-Baptiste, brigadier des Régies Municipales de la ville de Rabat, dûment assermenté,
Etant de service au poste de perception de Bab-Tamesna, nous avons vu deux individus et un individu qui n’était pas un homme, et qui paraissait une femme arabe portant une voiture, qui en premier lieu a refusé de s’arrêter en passant sur la route.
Nous nous sommes alors précipités avec le gardien et le collecteur pour saisir cette dernière, mais au moment où nous courions dessus, elle s’est enfuie au grand galop, et alors nous sommes restés tous seuls en criant d’arrêter que nous lui ferions un procès-verbal, parce que le collecteur et le gardien étaient déjà rentrés dans le bureau et n’avaient pas poursuivi la poursuite.
Quand le cheval était arrivé devant nous, nous avions vu dedans les chaussures qui tenaient au milieu de la femme arabe. Alors vu que ladite femme faisait dépasser son pied qui n’était pas de femme car il était de sanglier, et une figure qui n’était pas la sienne puisqu’elle était aussi de sanglier, nous avons compris de suite que cette femme avait besoin d’être considérée comme louche et visitée, qu’elle était faite exprès pour cacher la qualité d’un cochon mort ou sauvage que les chasseurs se sont tués le jour avant pour leur consommation personnelle parce que nous les avons vus sortir de la ville le matin, à l’ouverture du bureau. Et voilà où est le motif pour quoi nous avons tenté de saisir ce que nous ne saisîmes pas.
Le lendemain de cette affaire, nous avons constaté, en pratiquant l’ouverture de notre courrier par la poste pour en avoir connaissance, qu’une boite de forme longue contenait une queue de sanglier entortillonnée, probablement et certainement mort, puisque la queue, nous la tenons toujours, et nous avons pensé qu’il y avait flagrante et impossible à nier connivence entre cette queue et la prétendue femme arabe que les chasseurs voulaient nous faire croire pour nous tromper qu’elle était une femme arabe et qui ne pouvait être qu’un sanglier sauvage habillé en femme arabe qu’ils trimballent au milieu de tous les deux.
Nous avons prononcé la saisie de cette queue et avons mise dans le sel, dans la boite, pour valoir tout le droit à l’appui du présent délit…De quoi nous avons dressé le présent procès-verbal pour être transmis à Monsieur le Juge de Paix, aux fins qu’il appartiendra.
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