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2/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lille , le 30-11-1936
Biographie :

Né en 1936 à Lille, Jacques Bellefroid s'installe à Paris en 1956. L'année suivante, Jean Paulhan publie ses premiers textes dans la N.R.F. (1957) Il collabore, à Signes du Temps (1959), Two Cities (1960) Mercure de France (1963).
Il participe à la création de L'Herne 10/18 où il publiera, en 1964, son premier roman : La Grand porte est ouverte à deux battants.


Source : http://www.ladifference.fr
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation

-Le Matricule des Anges"-Article paru dans le N° 031
juillet - août 2000
par Christophe Dabitch

(...)
-Avec L'Agent de change, on a l'impression que vous avez une prédilection pour les personnages qui sont dans une situation sociale confortable, qui sont arrivés à un certain niveau de réussite sociale et matérielle...

Ces gens-là ne me fascinent pas mais dans le cadre de ce roman, il y a une raison beaucoup plus nécessaire. L'expérience qui arrive au personnage est assez singulière. Il a comme une hallucination, une vision, qu'il va avoir du mal à partager. On peut l'interpréter comme une sorte d'expérience poétique, à la limite du rêve. Et si cela arrive à un jeune poète, cela devient d'une banalité sans limite. C'est le contraire qui m'intéressait. Cela arrive à l'homme le plus rationnel qui soit, le plus raisonnable et le plus ordonné. Mais il n'a pas de nom. C'est un homme quelconque parce que ma conviction est que cela peut arriver à n'importe qui.

Qu'est-ce qui lui arrive?

Sa femme lui fait un cadeau un matin, un timbre. Quand il le regarde, sur la gravure de la représentation, il y a quelque chose qui se met à vibrer, à s'animer. C'est une goélette. Comme il est tout à fait raisonnable, il pense d'abord que c'est un procédé technique. Mais sa femme ne voit qu'un joli dessin. Il se rend compte que nous ne voyons pas toujours la même chose en portant les yeux sur le même objet. Il se demande si c'est lui qui a perdu la raison ou si ce sont les autres qui ont une déficience. Il ne ment pas, il est absolument convaincu de ce qui lui arrive mais il voit bien que cela devient dangereux. Il pourrait passer pour fou.

Vous parliez d'expérience poétique...

Oui, cela pourrait être. Or lui n'est pas du tout poète, ce n'est pas son métier. L'expérience poétique peut être ce que l'on appelle l'épiphanie, l'apparition éphémère qui transfigure le réel et qui le hisse au niveau de sa vérité. C'est ça la poésie après tout, non? Ce personnage se rend compte que ce qu'il avait jusque-là tenu pour établi, la distinction entre le vrai et le faux, à partir de cette image, ça trébuche. C'est un petit tremblement de terre mental.

C'est assez central chez vous cette question du vrai et du faux.
C'est certainement une des choses qui m'intéresse le plus. Quelle peut être la vérité d'une fiction, et quelle est la fiction de ce que les gens appellent l'existence? Ça me trouble beaucoup depuis longtemps. Dans Fille de joie, en épigraphe, il y a une phrase qui m'a marqué : "je ne sais si ce que j'appelle veiller n'est pas une part un peu plus excitée d'un sommeil profond". On pourrait croire qu'il s'agit là d'une phrase d'un surréaliste forcené et inspiré. Or l'auteur se nomme Bossuet!

Pour L'Agent de change, est-ce que l'on peut parler de fantastique?

Oui, mais ce qui est fantastique, c'est l'existence elle-même. L'existence la plus banale est une énigme à jamais fantastique, un sujet d'étonnement. le fantastique n'est pas le pittoresque, l'exceptionnel. Ce n'est pas la peine d'en rajouter avec des petites choses étranges. C'est l'être qui est fantastique. Pour moi, le poème le plus fantastique du point de vue de la poésie et du point de vue de la pensée, c'est le jour assez lointain - cela fait vingt-cinq siècles - où Parménide a écrit : "Il est en effet être". C'est la première fois que quelqu'un s'est étonné qu'il y ait de l'être. C'est la naissance de la pensée parce que penser c'est d'abord s'étonner. Celui qui ne s'étonne pas vit dans une espèce d'assurance somnambulique. Quand des enfants regardent parfois sans dire un mot, on mesure la dimension de leur étonnement. Sans tomber dans je ne sais quelle apologie des enfants, il faudrait pouvoir garder à l'âge adulte ce regard-là. On aurait quelque chance de ne pas trop s'écarter de ce qu'est réellement la poésie.

L'Agent de change est une sorte de carnet de bord, un écrit qui pour le personnage n'est pas destiné à être publié. Il a simplement besoin d'écrire. Vous êtes finalement assez pudique mais est-ce que cela raconte aussi une urgence d'écrire qui pourrait être la vôtre?
C'est paradoxal dans ce livre. Celui qui écrit n'est pas écrivain, or il écrit. Parce que c'est pour lui une nécessité. C'est la seule façon qu'il a de ne pas décoller. C'est une sorte d'atterrissage, pour rester les pieds sur terre. Sans aucun désir littéraire. Pour moi, l'écriture commence à m'intéresser au moment où elle dépasse le simple cadre littéraire, quand elle obéit à une étrange nécessité"
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Chacun trouvait chez l'autre ce qui lui manquait, l'amitié n'a souvent pas d'autre cause.
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