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Citations de Jacques-Benoît Rauscher (14)


Si elle s'intéresse ici à la place d'une parole catholique sur un sujet économique, la question soulevée par ces thématiques dépasse ce seul domaine. Elle touche, en effet, à la possibilité pour une pensée catholique d'exister sans toutefois se replier dans un réduit communautariste.
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Pages 16-18:
Face à ces trois révolutions (démocratique*, industrielle et marxiste), le pape Léon en 1878, comprend quil faut une parole de I'Église tenant compte de cette mutation sans précédent de la manière de vivre et de penser en société.

*[le pouvoir effectif n'est plus exercé par un monarque de droit divin, mais par des représentants élu du peuple]p.16

=> Léon XIII et l'encyclique Rerum novarum

Poussé par une série de mouvements de laïcs catholiques dans toute l'Europe, Léon XIlI publie, le 15 mai 1891, la lettre- encyclique Rerum novarum, considérée comme fondatrice de la Doctrine sociale de l'Eglise. Le titre de ce document est, comme toujours dans ce cas, tiré des premiers mots du texte en latin. On peut ainsi traduire rerum novarum par « des choses nouvelles », manière pour le pape d'insister sur les évolutions soulignées plus haut. La publication de ce texte suscite immédiatement un grand intérêt dans le monde entier, y compris hors des cercles catholiques.
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Par la suite, s'il apparaît explicitemnent dans la plupart des textes pontificaux, la manière dont il est traité reste marquée par un caractère évanescent. Le capitalisme n'est jamais abordé comme système économique présentant une certaine unité, mais toujours pluriel, permettant à la doctrine de l'Eglise de poser une distinction entre un capitalisme recevable et un capitalisme à condamner dans ses seuls excès. Pourtant, les contours de ce « capitalisme recevable » apparaissent difficilement caractérisables tant ils légitiment des pratiques se référant à des théories économiques diverses pour ne pas dire antagonistes.
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Outre le fait qu'elle ne constitue pas un programme politique, la Doctrine Sociale de l'Église n'est donc pas classable selon les cri- tères politiques. Il faudrait la regarder comme un catamaran. En fonction des situations, il peut être nécessaire de mettre plus de poids sur le pôle dignité- subsidiarité ou sur le pôle bien commun- solidarité. Mais qui dit mettre du poids ne signifie pas peser exclusivement d'un côté ou de l'autre au risque de faire chavirer le bateau. Bref, la Doctrine sociale de l'Église n'est ni de droite, ni de gauche mais à besoin de ses quatre piliers pour avancer et nourrir la réflexion de ceux et celles qui cherchent à voguer à son bord.
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Pages 36-37
LES IMPÉRATIFS DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L'EGLISE
"Pouvons-nous reconnaître là précisément ce que Jésus-Christ nous demande quand il nous dit que nous l'accueillons lui-même dans chaque étranger (voir Mt 25, 35) ? [...]
L'Ancien Testament ordonne quelque chose de semblable quand il dit : «tu ne molesteras pas l'étranger ni ne l'opprimeras, car vous-mêmes avez été étrangers dans le pays d'Égypte » (Ex 22, 20). « L'étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l'aimeras comme toi-même, car vous avez été des étrangers au pays dÉgypte » (Lv 19, 33-34). Par conséquent, il ne s'agit pas d'une invention d'un pape ou d'un délire passager. "
PAPE FRANÇOIS, Exhortation apostolique Gaudete et exultate, 19 mars 2018, n° 102-103.
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page 25 :
Les papes soutiennent alors des initiatives marquantes de cette époque. On le voit en ce qui concerne les organisations internationales, En 1965, à New-York, le pape Paul VI (1963-1978) affirme ainsi à la tribune des Nations Unies que cette organisation « reflète dans l'ordre tempo- rel ce que l'Eglise catholique veut être dans l'ordre spirituel», manifestant ainsi son soutien au principe de l'ONU.
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page 19 :
EXTRAIT DE L ENCYCLIOUE RERUM NOVARUM (1891)
Tout principe et tout sentiment religieux ont disparu des lois et des institutions publiques, et ainsi, peu à peu, les travailleurs isolés et sans défense se sont vus, avec le temps, livrés à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d'une concurrence effrénée.
LÉON XIIL, encyclique Rerum novarum, 15 mai 1891, n° 2 et n° 45.
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On le voit, le problème de lisibilité de la position catholique sur le capitalisme tient moins à une absence de définition qu'à une articulation problématique entre condamnation d'un ethos et tolérance à l'égard de structures économiques qui, pour exister, présupposent cet ethos. Cette disjonction a pu être observée dans les opinions qui se réclamnent de l'enseignement catholique: soit celles-ci cherchent à refonder un ordre catholique à plus ou moins grande échelle dans le domaine économique, soit elles oblitèrent la question des fondements philosophiques du capitalisme. Une alternative binaire se dessine alors : rester confinés dans des soutions théo- riques inapplicables qui préservent la pureté de l'anthropologie chrétienne, ou déclarer qu' un catholique doit mettre entre parenthèses toute réflexion religieuse et morale dans le champ économique.
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La critique selon laquelle il n'existerait pas d'enseignement sur le capitalisme de la part de la doctrine sociale de l'Eglise n'apparaît pas fondée. Le problème de la lisibilité se situe donc ailleurs. On peut l'observer en adoptant une perspective - liée aux critères de l'institution elle-même à l'égard de ses propres textes - qui consiste à considérer que les deux définitions présentées doivent être être tenues ensemble. En ce sens, il existe bien une doctrine catholique sur le capitalisme faisant appel à ces deux défini- tions, doctrine que l'on pourrait résumer de la manière suivante : il est possible d'agir au sein des structures capitalistes, dans la mesure où l'on n'adopte pas le comportement présupposé par le capitalisme. Position qui confine à l'équilibrisme !
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Si les caractéristiques économiques structurelles du capitalisme ne sont pas toutes rejetées, le comportement moral quil présuppose est, lui, clairement condamné. Cette distinction conceptuelle entre structures capitalistes et ethos permet de systématiser le propos du magistère catholique.
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Contrairement à ce qu'avancent un grand nombre de commentateurs de la doctrine sociale de l'Eglise, à côté de la définition plurielle du capitalisme commne système économique, il existe donc bien une définition unifée du capitalisme caractérisé à partir de son ethos et ne constituant pas un simple jugement contingent. Si elle est formalisée par Jean-Paul II en 1991, des éléments de cette dernière définition sont présents chez tous les papes depuis Pie XI. Ainsi, l'esprit du capitalisme se trouve remis en cause par le magistère catholique, en raison de la recherche de I'intérêt individuel qui y est promu, mais aussi de la séparation entre la morale et l'économie qui en constitue le socle épistémologique. Cependant, compte tenu de la conception qu'a l'Eglise de sa propre doctrine, une telle approche ne remplace pas la précédente, mais vient s'ajouter à elle. Dans le cas du capitalisme, le refus de positionnement de I'Eglise sur le capitalisme pensé comme système économique unifié cohabite donc avec une condamnation du capitalisme défini selon la philosophie et l'anthropologie qui le caractérisent...
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Si l'Eglise ne s'exprime pas ouvertement sur le capitalisme, ce n'est donc pas seulement parce parce qu'elle craint de se montrer, par contraste, bien disposée à l'égard du marxisme. C'est aussi pour ne pas situer son discours économique et social sur le terrain idéologique. L'absence d'une qualification économique nette du capitalisme vient donc d'un double vis- à-vis : le marxisme auquel elle ne veut en rien être associée et le monde en voie de sécularisation avec lequel elle cherche à maintenir, spécialement par sa doctrine sociale, un espace de dialogue qu'elle veut laver de tout soupçon de restauration.
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Celui qui dirige doit prendre garde de ne pas demander quelque chose de trop difficile à ceux dont il a la charge. Sinon, en voulant les conduire vers le bien. il risque de les faire tomber dans un mal plus grand encore. La nécessité de recourir à la prudence s'explique aussi en raison de la complexité des situations rencontrées. Un principe peut être beau en soi, tout en étant difficile à appliquer dans une situation concrète et à un moment précis.
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Le principe de subsidiarité, dans la Tradition chrétienne, implique que l'échelon le plus approprié et le plus proche du problème traité s'en saisisse. II vise à ne pas étouffer les initiatives personnelles (dignité), tout en les considérant dans une perspective collective (bien commun) avec une attention pour tout l'homme et tous les hommes (solidarité).
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