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3.21/5 (sur 14 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Barcelone , le 0/11/1928
Biographie :

Jacques Folch-Ribas est né à Barcelone. Il a publié plusieurs romans, dont Le Démolisseur (1970), Le Silence ou le Parfait Bonheur (prix du Gouverneur général 1989) et La Chair de pierre (1989). Il est membre de l'Académie des lettres du Québec, de l'Ordre des architectes et de l'Association internationale des critiques d'art. Il a reçu en 1989 le prix Duvernay pour l'ensemble de son œuvre. Il vit à Montréal.

Jacques Folch-Ribas a aussi été finaliste au prix Goncourt pour deux romans: "Une aurore boréale" publié en 1974 et "La Chair de Pierre" (1989), préfacé ensuite par François Nourissier.

Source : Éditions du Boréal
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ce village, que vous nommerez Le Village, si vous le voulez bien, c’est le seul lieu que je connaissais, j’y suis né, j’y ai vécu enfant, je ne l’ai pas aimé beaucoup et j’ai cru que dans ce pays que vous allez nommer Le Pays, s’il vous plaît, je vous en prie, je ne veux pas même entendre son nom, tous les villages étaient semblables à lui : la même laideur dont parlait ma mère, la même violence dont parlait mon père. Mais j’aimais la campagne qui l’enveloppait de soleil, les terres rougeâtres plantées de vignes, de caroubiers, d’oliviers, de chênes-lièges, de rouvres, et de ces cañas qui ressemblent à des bambous nains, j’avais cherché leurs noms dans les livres, leurs histoires, d’où ils venaient… Dans ce pays qui fut le mien, les gens parlaient une langue brutale, sèche, que l’on enseignait du bout des lèvres à l’école, on l’appelait parfois un Patuès, un Idioma, ces mots dont les dictionnaires donnaient des définitions qui n’expliquaient rien. Ainsi nous la parlions, à la maison que l’on nommait La Grande Maison : mes grands-parents, mes parents, et au village les ouvriers, les paysans, les pêcheurs, les commerçants, y mêlant d’autres mots d’une autre langue, celle du Pays, que certains disaient très célèbre, pourtant moins ancienne que la nôtre.
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Le docteur Guido Corbo avait fini son travail. Il était sept heures du soir. Lui aussi, comme son ami François, trouvait qu’il s’était laissé convaincre vite. Il faudrait faire changer sa garde de dimanche, à l’hôpital, et annuler les bronchoscopies. Il n’avait pas posé assez de questions à Paco. Qu’est-ce que c’était que ce rendez-vous donné de cette manière ? Il n’aimait pas non plus le visage de François : trop blanc, exsangue.
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À l’école, il y avait les deux façons de parler, défendues par deux Pères différents, l’un qui disait : « La langue du Pays est la vôtre, petits sauvages qui la massacrez ! », l’autre qui m’appelait Francesc et nous enseignait, disait-il, la « Langue de notre Peuple »… Les deux jésuites ne s’aimaient pas beaucoup, c’est du moins ce que nous comprîmes vite à leurs regards de feu, ...
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Quelque chose se passe là-bas, qu’il faut aller voir sur place.

— Tu as parlé de Montréal. Tu as dit : hélas !

— J’ai parlé de Montréal, en effet », dit le vieux Vassili en se déplaçant enfin.

Il se laissa tomber dans un fauteuil, posa les mains sur ses genoux gros comme des ballons de football et reprit :

« Je ne sais pas pourquoi. A vrai dire, si : c’est une de ces fumées qui me passent par les trous de nez de temps en temps.

— Tes fameuses fumées ! »

Depuis des années, à Moscou, certaines personnes dont le métier est d’être bien informées parlaient de ces « fumées » avec l’agacement que provoquent les mythes trop anciens sur l’esprit des jeunes loups. On disait qu’elles n’effleuraient que le nez de Vassili Vassiliévitch, qu’elles ne caressaient que celui-ci et qu’elles ne le trompaient jamais. Cette fois-ci, les fumées parlaient de Montréal
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« Je reviens à mon premier scénario. Il y a, quelque part, je dis, moi, que c’est à Montréal, quelqu’un qui se fout de vous, et ce n’est pas un amateur. J’opterais pour la CIA, et si c’est la CIA tu ne régneras pas longtemps. Tu sais pourquoi. Youri-le-discret l’apprendra très vite avec toute sa machinerie du Guébé et t’enverra manger des cornichons. Le réseau USA, ton réseau, je devrais dire : ton espérance de réseau, commence à manquer d’argent. “Sans argent (tu connais le proverbe ?), on mange du sommeil.” Ton réseau dort. A la Direction générale, ils doivent être furieux. Ils achètent de la marchandise à Bakou et, à l’extrémité opposée, ils récoltent le vide ! Où est cette marchandise ? C’est ce qu’on va commencer à te demander et tu n’auras pas de réponse à donner. Je vois mal l’avenir qui t’attend.
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La mémoire de Peter Nass était devenue machinale et huilée. Deux ans en Allemagne démocratique, au camp d’entraînement de Plauen vous permettent d’apprendre vite vos fiches par cœur : François Malenfant. Aucun diplôme connu, mais réputé comme un des meilleurs éleveurs et vétérinaires du Québec. N’aime que les animaux. On l’appelle, on vient le voir, il soigne, le tout à la barbe des « vétérinos » officiels. Dresse les chiens admirablement, pour aveugles, pour sociétés de gardiennage, pour police privée, etc., etc.

Madeleine Tremblay. 40 ans. Vit à la Ferme. Servante, concubine, assistante ? Aucune famille connue.

Willie Cousineau. 52 ans. Demeuré, faible d’esprit. A l’habitude de faire ses besoins partout. On l’appelle l’Immonde, etc., etc.
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Vassili regardait l’ouest. La longue perspective de la rue Kirov et, au bout, l’espace ouvert de la place Dzerjinski et de la place Neuve, la Novaïa Plotchad. On sentait très bien ce vide, là-bas, à l’extrémité de la rue. Même à travers la neige, car il neigeait à Moscou. Une petite tempête fine, la première de l’année, celle dont le dicton russe affirme qu’elle ne tient pas. Surtout si elle survient au début de novembre. C’était une poudre ténue s’en allant en rafales, de tous côtés et, malgré cela, il y avait cette luminosité qui semblait venir du vide des places. Le « clair de soir » moscovite. Cinq minutes encore et les lampadaires à cellule photo-électrique s’allumeraient, brusquement.
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— Igor Pavlovitch, arrête. Cesse de secouer tes pensées dans ta boîte, veux-tu ? Ecoute-moi, général, continua le colonel Vassili. Moi aussi je me suis dit ça. Ils ont mis une escorte. Ils ont changé l’escorte. Ils ont mis une surveillance à l’escorte elle-même. Le luxe américain. Chrome et Coca-Cola. Que crois-tu ? Que mes amis du Canada sont des amateurs ? Tu tétais encore le lait de ta mère qu’ils avaient déjà le génie de l’organisation ! Je te fais part des détails, camarade général, parce que je te connais depuis dix ans, depuis ma retraite en somme. Je n’aurais pas dû établir un pareil dossier : c’est une bombe, même “pour les yeux seulement”. A jeter à la Moskova, et au plus vite.
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— Il n’y a pas de micros ici, dit Kaslov en se grattant la nuque. Et il y a un brouilleur. L’époque est difficile, je prévois de grands bouleversements. Mikhaïl Souslov est mort en janvier. Il t’aimait, Vassili Vassiliévitch. Souviens-t’ en. Et souviens-toi aussi avec une certaine appréhension qu’Aruid Pelche, le plus ancien d’entre eux, l’ultime compagnon de Lénine, est sur le point de s’éteindre... lui aussi, il t’aimait. Tu es inconscient, Vassili Vassiliévitch. Tout cela n’est pas gai, pour nous. J’ai vu ce matin le maréchal Dimitri Oustinov : eh bien, il portait au visage la tristesse de l’avenir.
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William Cars dit que l’endroit où cela commença importe peu : « Un grain de sable peut faire d’énormes dégâts, où qu’il pénètre. Mais, ajoute-t-il, vous pouvez compter sur la réaction immédiate de la machine entière. A la tête du monde se trouve un système, quelque chose comme Dieu. Une mathématique. » William Cars est fou de ce genre de raisonnements. « Les calculs sont très pointilleux, dit-il encore. Que vous mettiez deux chiffres entre parenthèses (par exemple) et votre équation est faussée. Les mathématiques supportent mal les corps étrangers, qui grippent les mouvements. »
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