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Critiques de Jacques Goijen (2)
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Le maître de céans

« Collectionner des paysages » : quoi de plus exaltant !

Se rendre dans les chaumières et y dénicher des condensés de nature, trembler de désir devant une cascade de lumière, retrouver dans ces tableaux le décor de son enfance...

Jack en a fait son métier, il est dénicheur de tableaux et les vend. Activité lucrative s’il en est, car les peintres-paysagistes ont le vent en poupe et attirent les amateurs éclairés. Expositions, rencontres, ventes, tout cela aurait pu faire de Jack un homme heureux.

Mais Jack ne l’est pas. Il a dans le cœur un endroit caché, un domaine perdu au fond des Ardennes belges qui le hante. Il se souvient d’une demeure étrange, d’un domaine enchanté, et de l’ombre d’un homme dans son bel habit de chasseur. Il est insatisfait de sa vie dorée, taraudé par le désir de retour à la nature et par là-même à sa nature profonde, à la simplicité et à l’authenticité.

Par le hasard qui fait si bien les choses, par des rencontres pas si fortuites que cela, il renouera avec ses racines, mais à quel prix !



« Le maître de céans » est une autofiction du belge Jacques Goijen. Lui-même collectionneur de paysages, il s’est inspiré d’éléments de sa vie et les a détournés.

Les peintres post-impressionnistes des Ardennes liégeoises, ceux de « L’Ecole liégeoise du paysage » l’attirent, et je le comprends car on est littéralement aspiré par l’atmosphère envoûtante de la nature. Et toute cette beauté, toute cette fraicheur, il la peint lui-même dans ses mots. Ah, ses descriptions des forêts, des rivières, des champs sous la brume ou le soleil, de ces mille détails qui font que l’on se sent heureux !

Et n’oublions pas les animaux. Car il y a, évidemment, les animaux. Les oiseaux, les sangliers et les cerfs... Jack est chasseur. Jacques Goijen l’est aussi, et cela se sent. Moi qui ne me suis jamais intéressée à la chasse, j’ai suivi avec intérêt les descriptions de battues, d’affût. Et j’ai compris – même si je n’y adhère pas - l’instinct du chasseur qui veut s’approprier l’animal non par simple désir de tuer, mais par désir irraisonné de communier avec lui jusqu’à la mort.



« Le maître de céans » est aussi une réflexion sur l’être humain, sur sa place dans le monde, sur l’inanité de la vie civilisée soumise aux apparences et aux faux-semblants.

Jacques Goijen, à travers l’itinéraire de son personnage, lance quelques pistes de réflexion. Suis-je bien à ma place ? Comment arriver au fond de moi-même ? L’enfance enfouie en moi m’y aidera-t-elle ? Et l’amour, est-il épanouissant ? Qui suis-je, finalement ?



« Le maître de céans » est enfin une histoire, faite de personnages qui aiment et se déchirent. Et c’est là que je n’ai pas adhéré. Je me suis distanciée de Jack et de ses inquiétudes, de ses démêlés avec ses congénères, et même de ses amours. J’ai été agacée par l’écriture à la troisième personne, trop « explicative » et trop répétitive, il m’aurait fallu plus de liberté pour imaginer... Et ceux qui me connaissent savent que la façon dont les idées et les sentiments sont peints est aussi importante pour moi que le contenu.



En fermant ce livre, il me reste le souvenir d’une belle rencontre, celle avec la nature de mon pays que j’adore, avec les tableaux de ses paysages doux et sauvages, et avec l’auteur lui-même, ouvert et sensible. Merci à lui pour cet échange et ce cadeau.

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Le maître de céans

L'univers dans lequel évolue Jack est celui de l'auteur, c'est à dire les artistes peintres paysagistes belges.

Il recherche des oeuvres d'art tombées dans l'oubli, les achète à leurs propriétaires, les expose et les revend.

Sa réussite sociale est indiscutable mais elle ne suffit pas à lui apporter l'apaisement.

Il porte en lui un besoin de liberté qui refuse tout asservissement, toute soumission aux règles sociales.

Ce besoin de liberté, il le porte en lui depuis l'enfance, lorsqu'il parcourait les chemins de campagne et les forêts de sa région avec ses copains.

Lui reste en mémoire une vieille demeure abandonnée découverte au fond d'une vallée toute proche et une impression floue de quelque chose à venir.

Des rencontres, faites au hasard de ses déplacements professionnels, vont lui permettre de replonger dans son passé et de retrouver, notamment, son domaine de prédilection, la chasse.

Car Jack est chasseur....

Et même si cette activité pour le moins meurtrière m'a toujours mise mal à l'aise, les scènes de chasse sont superbement décrites.

Jack aime parcourir les forêts, s'imprégner de l'atmosphère humide qu'il y règne, pister les animaux, sentir cette vie frémissante tapie sous la mousse..



L'écriture est belle, trop belle peut-être pour que l'histoire de ces personnages, qui s'aiment et se désaiment dans la confusion des sentiments, ne fasse pas tâche.

Ces gens sont aussi sauvages que le gibier qu'ils chassent mais sans en avoir la beauté brute.

Je n'ai pas été touchée par Jack, personnage apathique et asocial, pourtant prêt à la traitrise pour garder sa liberté.



Cette lecture m'a toutefois donné une furieuse envie de promenades en forêt que nous faisions souvent, mon compagnon et moi, dans le domaine du Sart-Tilman et par tous les temps.

Il me tarde de retrouver les sons étouffés des sous-bois, les cris des oiseaux, les bruissements de feuilles, les craquements des aiguilles de pin sous les pieds, le parfum piquant des résineux...

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