Attiré par ce livre dans cette boite à livres par ce nom et cet homme dont on m'avait parlé en cours de religion dans mes lointaines années scolaires. J'ai toujours eu du mal avec la mutilation, l'amputation, la perte des sens, singulièrement la vue. Je n'avais pas saisi pleinement l'histoire à ce moment-là. Comme souvent à l'école, on n'écoute pas. Ou on ne nous parle pas avec le bon langage...
J'ai lu le livre de cet homme, Jacques Lebreton.
La naïveté puis la foi protège bien de la souffrance, semble-t-il. Encore faut-il la conserver. Chanceux, Jacques Lebreton l'a été plusieurs fois en étant soldat. Sauf que la guerre c'est une industrie de la mort et de la destruction. S'il a pu échapper plusieurs fois à celle-ci, finalement la bêtise de l'un des ressorts grippés de cette grosse machine l'a touché de plein fouet.
La foi, l'amour des siens, l'amour tout court, puis ses enfants, puis ses combats pour les pauvres, les handicapés, les aveugles l'ont saisi, ou il les a saisis pour avancer et éviter d'être un "parasite" (dixit). Donner, n'est pas du courage mais quelque chose d'évident, finalement.
Jacques Lebreton, éduqué dans une foi forte et dans un christianisme pratiquant a baigné dans l'amour de dieu et du Christ. Il a donc naturellement suivi cette voie.
Ce sont une fois encore les institutions-machineries stupides qui l'ont un peu freiné voire décontenancé : l'église catholique romaine, le socialisme et le communisme trop structuré, l'Etat-gouvernement aussi bien sûr. Sauvé une dernière fois par la foi, sincère, personnelle, cette force ressentie au creux de soi, impossible à expliquer, il termine le livre par des remerciements aux personnes qui ont pu le (re-)constituer, et en reprenant la foulée de ses luttes.
Un livre plutôt touchant d'un parcours encore plus édifiant que celui d'un Philippe Croizon, et pas seulement pour la perte de ses yeux.
Lutter contre les usines à gaz pour donner à chaque homme (blessé ou non) une place digne et de l'espérance d'une vie bonne. Work still and ever in progress.
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