« Du point de vue de notre cognition, ce que l'évolution nous a transmis, c'est notre capacité à discriminer les informations pertinentes des informations non pertinentes. En d'autres termes, la cognition humaine est dirigée par la recherche de pertinence maximale.
[…]
Il y a donc une présomption de pertinence optimale associée à chaque énoncé : en tant qu'acte de communication, il implique que le locuteur a une intention communicative, et la reconnaissance de cette intention explique pourquoi l'interlocuteur porte attention à l'énoncé et pourquoi il accepte […] de mobiliser de l'énergie mentale pour comprendre ce que le locuteur veut dire – son intention informative.
[…]
Nous pouvons en tirer deux conclusions. La première est que la compréhension d'un énoncé n'est pas un processus sans fin : il s'arrête dès que nos attentes de pertinence sont satisfaites, ou si elles ne le sont pas, le processus est abandonné […]
La deuxième conclusion est que la pertinence n'est pas une notion absolue, mais relative : elle est relative à l'individu qui traite l'énoncé. […] plus un énoncé produit d'effets, plus il est pertinent, et inversement, plus un énoncé demande d'efforts de traitement, moins il est pertinent. » (pp. 109-111)
La grammaire est un ensemble abstrait de règles, une théorie, dont la formulation est l'explicitation des connaissances que les sujets parlants ont implicitement de leur langue.
La matière de la linguistique, c'est l'ensemble des manifestations du langage.
état particulier dans la conscience des sujets parlants, état de langue, le véritable objet de la linguistique.